Agriculture biologique

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L’agriculture biologique est un système de production agricole spécifique qui exclue l'usage d’engrais et de pesticides de synthèse et d'organismes génétiquement modifiés.

Il s'agit d'un système qui gère de façon globale la production en favorisant l'agrosystème mais aussi la biodiversité, les activités biologiques des sols et les cycles biologiques[1]

Les agriculteurs qui pratiquent ce type d'agriculture, misent, par exemple, sur la rotation des cultures, l'engrais vert, le compostage, la lutte biologique, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites. L'agriculture biologique peut être considérée comme une des approches de l'agriculture durable[1], la différence étant que l'épithète biologique implique une certification attribuée qui correspond à des normes légales. Les méthodes biologiques sont étudiées en agroécologie.

Plusieurs labels internationaux de reconnaissance pour ce type d'agriculture ont été définis, dont le Label AB. Dans le monde, environ 31 millions d'hectares sont consacrés à l'agriculture biologique[2].

Sommaire

[modifier] Le label

L'agriculture biologique est réglementée au niveau international et définie légalement par de nombreux pays. Ces réglementations sont généralement basées sur les normes de la Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique (IFOAM)[3], association internationale coordonnant les organisations actives dans le secteur bio. Les cahiers des charges du Label AB ne portent pas sur la qualité des produits, mais sur le respect de l'environnement. Les aliments issus de l'Agriculture Biologique sont qualitativement supérieurs à ceux de l'Agriculture Conventionnelle, selon les recherches du Professeur Henri Joyeux, comparant Agriculture Biologique, Raisonnée, et Conventionelle[4].

[modifier] Fondements

Comme équivalent anglophone ( Organic agriculture ), l'expression francophone Agriculture biologique apparue vers 1950 est, au sens propre, un pléonasme car il n'existe pas d'agriculture non biologique ni non-organique. Mais elle a été choisie pour différentier cette agriculture des systèmes de production agricoles faisant appel aux intrants chimiques (engrais), les pesticides dits « phytosanitaires » (tels que herbicides, insecticides ou fongicides, hormones de synthèses, antiparasitaires…), car polluants[5] et non durables.

Bien que l'utilisation massive de la chimie en agriculture soit récente, on la désigne souvent comme agriculture conventionnelle face à l'agriculture biologique.

L'agriculture biologique est en plein développement[6] et comprend tout un éventail de techniques allant de l'agriculture biologique intensive à des pratiques agricoles basées sur une vision de la nature comme l'agriculture biodynamique qui prend en compte le cycle des saisons, le cycle lunaire et des planètes de façon très précise afin d'augmenter le rendement des cultures et de permettre leur développement de manière naturelle et plus efficace.

[modifier] L'agriculture biologique dans le monde

Une Conférence internationale ONU/FAO de mai 2007[7] sur l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire a conclu qu'à échelle mondiale, l’agriculture biologique, si elle est soutenue par une volonté politique, peut :

  • contribuer à la sécurité alimentaire, dont des pays riches également menacés par la crise des énergies fossiles, les changements climatiques et certaines faiblesses de la chaîne alimentaire.
  • atténuer les impacts de nouveaux problèmes (dont changements climatiques, grâce à une fixation améliorée du carbone du sol et une meilleure résilience).
  • renforcer la sécurité hydrique (qualité de l’eau, moindres besoins en irrigation, restauration humique du sol, meilleurs rendements en cas de stress hydrique dû aux aléas climatique.
  • protéger l’agrobiodiversité, et en garantir un usage durable.
  • renforcer la suffisance nutritionnelle (diversification accrue des aliments biologiques plus riches en micronutriments).
  • stimuler le développement rural (dans des zones où le seul choix est la main d’oeuvre, grâce aux ressources et savoirs locaux).

Le Président de la Conférence a appelé la constitution d'un réseau international de recherche et de vulgarisation en faveur de l'agriculture biologique et des sciences agroécologiques, en estimant que plus d'argent et moyens publiques devrait y être consacrés. Il estime aussi que les mêmes règles devraient être appliquées à tous.

Toutefois, le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a fait le point sur la confusion entretenue sur cette conférence et la position de la FAO. En effet, s'il constate que l'agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim dans le monde, il n'en reste pas moins que selon lui, seule l'utilisation de produits phytosanitaires, de manière judicieuse, est à même de la combattre[8].

[modifier] Production mondiale

Elle dépassait en 2007 les 31 millions d'hectares, avec de fortes variations régionales.

Surface cultivée bio par continent (en millions d'hectares)réf. à confirmer : [9]
Amérique du Nord Amérique du Sud Europe Afrique Asie Océanie
2,2 5,8 6,9 0,9 2,9 11,8

[modifier] Au Québec

Un nombre croissant[réf. nécessaire] d' agriculteurs au Québec se tournent vers l'agriculture biologique pour répondre à la demande des consommateurs. Deux organismes de certification agissent officiellement au Québec, l'organisme Québec Vrai[10] et Garantie bio/Écocert

[modifier] En Suisse

Le "bio" a connu un bel essor[réf. nécessaire], en grande partie grâce aux grandes surfaces. Le label le plus connu est le "Bourgeon Bio". Leurs productions sont contrôlées uniquement par Bio.inspecta (un organisme indépendant) depuis le 1er janvier 2007. Ce label est réputé pour être un des plus strict d'Europe.

Les Suisses ont dépensé en moyenne 160.-CH en 2005[11], ce qui fait d'eux les plus gros consommateurs mondiaux de produits biologiques. En 2006, environ 11% des exploitations agricoles sont certifiées "bio"[12].

Le marché biologique a commencé à stagner pour la première fois en 2005. On explique ce recul par un cahier des charges trop strict ou encore par les baisses de prix dans les grandes surfaces.[réf. nécessaire]

Malgré cela, les responsables du Bourgeon sont restés optimistes lors des 25 ans de Bio Suisse le 18 août 2006 et pensent que la qualité est supérieure et en rapport avec leur prix.

La Politique Agricole 2011 devra permettre à une exploitation de bénéficier d'un label bio, même si les parcelles ne sont pas toutes cultivées en bio. Bio Suisse qui détient le label Bourgeon conteste cet assouplissement[13].

[modifier] Dans l'Union européenne

[modifier] Législation

Au sein de l’Union européenne, le premier règlement sur l'agriculture biologique est entré en vigueur en 1992 (Règlement n° 2092/91), suivi en août 1999, de règles relatives à la production, l'étiquetage et l'inspection en matière d'élevage (Règlement n° 1804/1999). Les règles de base sont l'interdiction d'utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est également interdite. Les produits de l'agriculture biologique bénéficient de marques et de logos protégés au niveau européen.

Un plan d'action pour harmoniser le cahier des charges en matière de production biologique par la Commission européenne est paru le 12 juin 2007.

[modifier] Place dans la politique agricole européenne du début du XXIe siècle

Selon l'Agenda 2000, les agriculteurs sont tenus de respecter certaines normes environnementales de base, sans recevoir de compensation financière. Ils sont également soumis au respect du principe de pollueur-payeur. Cependant, les mesures agri-environnementales proposent de rémunérer les agriculteurs souscrivant à des engagements allant au-delà des bonnes pratiques agricoles. En particulier, la pratique de l'agriculture biologique permet de percevoir des primes. De plus, l'agriculteur biologique peut recevoir des aides aux investissements. Ces actions devraient tendre à favoriser l'adoption de pratiques d'agriculture biologique.

Les aides européennes à la conversion divergent d'un pays à un autre. En Autriche, l'aide à la conversion est de 450 euros par hectare. En France l'aide est accordée sur une période de 5 ans :

  • 100 euros par hectare et par an pour une surface en prairie permanente
  • 200 euros par hectare et par an pour une surface en prairie temporaire, céréales et oléo-protagineux
  • 350 euros par hectare et par an pour une surface en culture légumière
  • 600 euros par hectare et par an en maraichage

Ensuite, en France, les agriculteurs bio peuvent bénéficier d'une aide au maintien. Ces aides sont cumulables avec les aides accordés à l'agriculture conventionnel. Il existe de plus, de nombreux programmes locaux d'aides à l'agriculture biologique et un crédit d'impôt réservés aux agriculteurs "biologiques".

Depuis l'adoption du règlement européen de 1992, de nombreuses exploitations se sont converties à ce nouveau type de production agricole.

Un nouveau règlement européen sur le bio entrera en vigueur en 2009.

[modifier] Production

3 9 % de la superficie agricole utilisée de l'UE25 en 2005 (6,5 millions d'hectares) était consacrée à l'agriculture biologique, mais avec de fortes variations de surface selon les pays. Globalement, l’agriculture biologique reste marginale[14].

Surface (en Bio) par pays : la plus grande était en 2005 en Italie (1,1 million d'hectares, soit 17% du total de l'UE25), devant l'Allemagne et l'Espagne (0,8 million d'hectares chacun, soit 13%)[15].

Pourcentage de la surface agricole utilisée : l'Autriche était en 2005 en tête avec 11,0%, suivie de l'Italie (8,4%), la République tchèque et la Grèce (7,2% chacun). Les taux les plus faibles étaient mesurés à Malte (0,1%), Pologne (0,6%) et Irlande (0,8%).

Pourcentage des exploitations en bio, dans l'UE25 : 1,6% en 2005)

Surface moyenne des exploitations bio dans l'UE25,en 2005 : Elle est supérieure à celle d'une exploitation moyenne conventionelle. 39 hectares (ha) par exploitation certifiée biologique, contre 16 ha par exploitation moyenne. Les fermes bio couvrant les plus grandes surface étaient en Slovaquie (463 ha par exploitation), en République tchèque (305 ha), au Portugal (148 ha) et au Royaume-Uni (142 ha).

Evolution : pour l'UE15, la part des cultures cultivées en bio est passée de 1,8% en 1998 à 4,1% en 2005. La part de la surface en cours de conversion dans le total des surfaces cultivées en bio, varie fortement, de moins de 10% au Danemark (1%), aux Pays-Bas (4%), en Finlande (8%) et en Suède (9%) à plus de 80% à Malte (100%), Chypre (87%) ou en Lettonie (83%), pays ou le développement de la certification bio est plus récent.

Logo européen de l'Agriculture biologique
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Évolution de l'agriculture biologique en Europe
1993 2002 2004
Surface (en millions d'ha) 0,8 5,5 6,3
Nombre d'exploitations 36 080 160 458 175 000
Surface bio en Europe en 2003 et%age (SAU bio/SAU nationale)
Pays Surface %age
Italie 1 168 212 ha 8%
UK 724 523 ha 4,22%
Allemagne 696 678 ha 4,1%
Espagne 665 055 -
France 517 965 ha 1,7%
Autriche 295 000 ha 11,6%
Tchéquie 235 136 ha 5,9%
Suède 214 120 ha 6,1%
Danemark 178 360 ha 6,7%
Finlande 156 692 ha 7%

[modifier] En Allemagne

De nombreux labels existent avec des cahiers des charges très différents.

[modifier] En Belgique, en 2005

La part belge de la superficie européenne cultivée en bio était de 1,7%, cultivés sur 22 994 ha, soit 0,4% de la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique.

La taille moyenne des exploitations biologiques était de 31,9 ha/exploitation, à comparer à une taille moyenne de 26,9 ha/exploitation (bio et non-bio). La Part de la superficie en cours de conversion dans la superficie totale consacrée à l'agriculture biologique était de 14,0%réf. à confirmer : [16].

[modifier] En France

Dans les années 1970, un mouvement sociétal de retour à la nature favorise le développement de modes de productions biologiques.

Le terme agriculture biologique est légalement protégé en France depuis la loi d'orientation agricole du 4 juillet 1980 et le décret du 10 mars 1981, lesquels l'ont définie, et ont fixé les conditions d'homologation des cahiers des charges et précisé les substances pouvant être utilisées dans la production, la conservation et la transformation des produits agricoles dits biologiques.

La consommation d'aliments issus de l'agriculture biologique a progressé de près de 10 % en moyenne par an depuis 1999, pour représenter 1,56 milliard d'euros en 2005, tandis que la demande annuelle d'aliments conventionnels n'augmentait que de 3,6 %, selon l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique

En 2005, le marché français des produits alimentaires biologiques s'élevait à 1,6 milliard d'euros, le poste le plus important étant celui des fruits et légumes, qui totalise 264 millions d'euros. Mais l'ensemble des produits vendus aux rayons crémerie - produits laitiers (132 millions d'euros), lait (99 millions) et œufs (95 millions) - représentent eux-mêmes 21 % de la consommation des aliments bio, avec un total de 326 millions d'euros.

L'agriculture biologique française représente 8,81% de l'agriculture biologique européenne[17]). Fin 2006, 11 640 exploitations étaient engagées en agriculture biologique, soit 552 824 hectares représentant 2 % de la SAU nationale, dont 53 235 hectares sont en conversion.

En 2007, la Surface agricole utile (SAU) consacré à l'Agriculture Biologique était de 2%. Le nombre des agriculteurs bio a légèrement augmenté, passant de 10 000 producteurs en 1982 à 11 640 en 2007.

Le label : Les pionniers de l'agriculture biologique en France ont mis plusieurs années à obtenir une reconnaissance officielle du label AB par les pouvoirs publics. Le label Agriculture Biologique (Logo AB) est aujourd'hui reconnu par le Ministère de l'Agriculture, un cahier des charges précis définit les règles permettant d'être certifié. Plusieurs organismes certificateurs ont l'autorisation de délivrer la certification[18] : Aclave, Agrocert, ECOCERT, Qualité France SA, Ulase, SGS ICS

L'Image de l'agriculture biologique en France : Selon une enquête de l'institut CSA, réalisée fin 2005, pour l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique :

  • 90% des français estiment que les produits AB contribuent à préserver l'environnement ;
  • « Près d'un Français sur deux (47 %) consomme des produits biologiques au moins une fois par mois » et « plus d'un sur deux (56 %) se sent proche des valeurs bio ».
  • ils achètent leurs produits AB, pour 72% en grandes et moyennes surfaces, 43% sur les marchés, 29% en magasins spécialisés, 22% auprès d'artisans-commerçants et 22% directement à la ferme ;
  • la majorité des consommateurs de produits AB habitent dans les régions Île-de-France et celles du pourtour méditerranéen.

Les Réseaux de distribution :

  • Distributeurs spécialisés : Naturalia, La vie claire, Biocoop, Les Nouveaux Robinson
  • AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne. (Pas exclusivement bio)
  • Le Réseau des Jardins de Cocagne
  • Et aussi le textile se convertie au bio, de nouveaux projets se mettent en place avec des certifications comme "Oeko-Tex 100,..." comme l'entreprise ADISAYAM Culture(S) dont le site est www.adisayam.com[1] qui vend des tee-shirt et cabas issue de l'agriculture biologique.

[modifier] Agriculture biologique et agriculture conventionnelle

L'opposition entre ces deux types d'agriculture n'est pas aussi radicale que cela peut apparaître à première vue. D'une part, le cahier des charges de l'agriculture biologique préconise un certain nombre de mesures de gestion qui peuvent s'appliquer en agriculture classique, par exemple la rotation des cultures, ou le délai minimum d'abattage des animaux, qui s'impose aussi pour certains labels de qualité.

D'autre part, l'interdiction de produits chimiques (les cahiers des charges les définissent précisément) n'est pas totale en agriculture bio, elle est plus restrictive, les pyrèthres naturels et la roténone, deux insecticides naturels tirés de végétaux sont autorisés, ils ont une biodégradabilité rapide et, s'agissant des pyrèthres, sont moins nocifs qu'un grand nombre d'insecticides issus de la chimie de synthèse. L'usage de la roténone est actuellement contesté, d'abord du fait de son très large spectre, et enfin suite à la découverte du fait que son exposition chronique provoque la maladie de Parkinson chez les rats[19], et que la banalisation de son emploi coïncide avec l'augmentation de cas de maladie de Parkinson[20].

Les agriculteurs bio préfèrent maintenir les équilibres de la faune auxiliaire en favorisant la faune utile et les prédateurs naturels plutôt qu'éliminer indistinctement toute activité animale, même si l'usage autorisé de roténone n'est pas très sélectif.

Un exemple qui n'est plus controversé est celui de la bouillie bordelaise (à base de sulfate de cuivre) utilisée entre autre en viticulture et arboriculture fruitière (pas seulement en agriculture biologique) est autorisée alors que la toxicité du cuivre pour les milieux aquatiques et les sols va conduire à une réduction drastique de son usage, y compris en agriculture classique, déjà les effet nocifs du cuivre avaient entraîné une diminution des doses de cuivre autorisées et le recours de plus en plus fréquent à d'autres méthodes. Cette évolution constitue une contrainte forte pour la production biologique de vin qui s'appuie quasi exclusivement sur le cuivre pour contrôler Plasmopara viticola, agent du mildiou de la vigne.

L'agriculture bio élimine un certain nombre de risques sanitaires induits par l'usage, ou l'abus de certains intrants chimiques, mais elle introduit des facteurs de risque liés à certaines pratiques :

  • l'interdiction de certains fongicides voire certains insecticides chimiques augmente le risque de présence de mycotoxines dans les aliments ;
  • l'emploi de fertilisants organiques peut amener des germes pathogènes pour l'homme ; c'est vrai aussi en agriculture classique ;
  • l'emploi de médicaments homéopathiques doit être subordonné à une vérification de leur efficacité réelle, c'est pourquoi l'usage ne fait pas consensus parmi les agriculteurs bio.
  • l'interdiction d'emploi de désherbants entraîne l'augmentation des travaux culturaux d'où une augmentation de la dépense énergétique par unité produite (en contradiction parfois avec la notion de développement durable).

L'agriculture biologique a aussi permis de maintenir ou de développer de nombreuses techniques et technologies innovantes dont la plupart se diffusent lentement dans l'agriculture productiviste et possèdent des avantages non négligeables :

  • elle supprime la plupart des nuisances liées aux pesticides que ce soit pour les nappes phréatiques ou les eaux de surface, la faune et l'homme ;
  • elle diminue les infrastructures d'extraction de matières premières, infrastructures extrêmement polluantes en général ;
  • elle utilise beaucoup moins de matériaux issus de la pétrochimie et donc tendrait de ce point de vue à retarder le pic pétrolier ;
  • selon une étude contestée de l’écologiste David Pimentel de la Cornell University[21] de New York, elle consomme 30% d’énergie en moins, moins d'eau et pas de pesticides chimiques pour des rendements équivalents.

Parmi les impacts écologiques et sociaux, avantageux ou non, selon le point de vue :

  • elle augmente les prix des produits agricoles ;
  • en relocalisant les productions et en recourant moins aux intrants, elle revitalise le tissu socio-économique local ;
  • elle évite des flux de marchandises facteur d'effet de serre ;
  • elle augmente le nombre d'actifs par unité de surface et permet de diminuer l'exode rural en améliorant la viabilité à long terme des exploitations et l'image des paysans ;
  • elle est très favorable à la biodiversité [22];
  • son rôle en matière d'érosion est ambivalent, d'une part avec l'utilisation de cultures fixatrices d'azote qui occupent le sol, comme la luzerne, elle freine cette dernière, en revanche l'utilisation quasi obligatoire du labour pour lutter contre de nombreux bio-agresseurs dont les adventices, l'augmente.

Néanmoins, elle se diffuse très lentement dans le milieu agricole professionnel et reste marginale, malgré les aides importantes à la reconversion. Elle trouve la plupart de ses adeptes et défenseurs parmi les néo-ruraux et les mouvements écologistes des villes.

Nombreuses sont les collectivités territoriales à favoriser activement l'agriculture biologique, notamment en imposant l'utilisation de produits issus de l'agriculture biologique dans les cantines.

[modifier] Rendements de l'agriculture biologique

Les détracteurs de l’agriculture biologique lui imputent un rendement à l’hectare très faible, en particulier du fait de la nécessité de laisser les sols en jachère(en réalité il est plutôt proposé d'y faire pousser alternativement des plantes à forte captation en azote comme le trèfle et d'y faire paitre des vaches pour fertiliser le sol), le tout-biologique est selon Jean de Kervasdoué « strictement incapable de nourrir l’humanité même si l’on accroissait la surface cultivée de la Terre au point de faire disparaître toute la forêt équatoriale ». Ainsi, pour une même production de céréales, « l’agriculture biologique nécessite 2 à 3 fois plus de surface et consomme plus d’énergie par tonne d’alimentation produite »[23].

Cette vision est à relativiser car elle se base sur une vision à court terme et avec de grossières approximations: Par exemple, la statistique souvent citée selon laquelle une transition vers l’agriculture biologique aux Etats-Unis ne permettrait de produire qu’un quart de la nourriture produite actuellement est basée sur une étude du Département américain de l’agriculture montrant que tout le fumier des Etats-unis ne pourrait couvrir qu’un quart des besoins en engrais du pays - mais oublie que l’agriculture biologique ne dépend pas que du fumier. Une étude menée par l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique en Suisse a montré que les fermes biologiques avaient un rendement inférieur de seulement 20% aux fermes conventionnelles sur une période de 21 ans car il faut du temps pour qu'un sol lavé par les intrants redevienne fertile. L’agriculture biologique a été comparée à l’agriculture classique dans des études, portant tant sur le riz au Bangladesh[24], sur l’élevage du mouton en Nouvelle-Zélande[25], les pommes[26], le maïs[27] ou le soja[27] aux États-Unis et les cultures de céréales en Suisse[28]. Nombreuses sont les études qui révèlent des rendements similaires pour les produits biologiques et ceux obtenus selon les systèmes classiques[24],[26],[29],[30]. Certaines études indiquent que les rendement biologiques sont de l’ordre de 80 % des rendements classiques[28]. Il y a aussi des études qui affirment que les rendements biologiques sont supérieurs aux rendements classiques, certains de 200 à 300 %[27].

De la même manière contrairement à ce qui est avancé par ses détracteurs, le cout énergétique de l'agriculture biologique ne semble pas supérieur à l'agriculture intensive. Martin Entz, de l’Université du Manitoba, a comparé l’utilisation de l’énergie dans des parcelles de recherche. Il conclue que la production biologique utilisait moins de la moitié de l’énergie utilisée dans la production classique et qu’une grande partie de cette différence était due à l’apport des engrais. De plus, la production classique dégageait de 2 à 2,5 fois plus de CO2 et utilisait de 2,2 à 2,8 fois plus d’énergie que la production biologique. Les systèmes biologiques utiliseraient de façon constante moins d’énergie à l’acre ou à la calorie de produit alimentaire obtenu[31].

[modifier] Notes et références

  1. ab Fao - Comité De L'Agriculture
  2. graphiques
  3. site officiel de l'IFOAM
  4. Conclusions de Henri Joyeux
  5. http://mdrgf.org/25pesticides.html |car polluants
  6. www.insee.fr/fr/insee_regions/midi-pyrenees/rfc/docs/agri_bio.pdf
  7. [http://www.fao.org/organicag/ofs/docs_fr.htm Conférence internationale sur l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire Rome, 03 - 05 mai 2007]
  8. Communiqué de presse de la FAO
  9. SOEL-Survey 2007
  10. Site internet de Québec Vrai
  11. www.agirinfo.com/brochures/files/mise_bio.pdf
  12. Presseportal: BIO SUISSE - BIO SUISSE: Le bio poursuit sa croissance
  13. swissinfo - Politique agricole: un peu de «bio» suffit au Parlement
  14. Les produits biologiques représentent moins de 1,5 % des aliments consommés en France (Qu’est-ce que l’agriculture biologique ? Bref rappel historique, mars 2007), et 3 % des produits alimentaires consommés en Allemagne (Le marché allemand des produits biologiques, 2006)
  15. Eurostat "Statistiques en bref, Agriculture et pêche 69/2007"/ «L'agriculture biologique prend différentes formes dans l'UE25» (en PDF, sur Eurostat) Office statistique des Communautés européennes (juin 2007)
  16. selon les chiffres publiés par Eurostat en juin 2007, pour l'UE25
  17. Eurostat (Office statistique des Communautés européennes, juin 2007)
  18. Observatoire départemental de l'eau (Ain)
  19. (en) résumé de l'article sur la neurotoxicité chronique sur les rats
  20. (fr)Article de synthèse très complet sur la toxicité de la roténone, son statut légal et ses applications
  21. Un article parlant de cette étude
  22. http://www.sciencedirect.com/science?_ob=ArticleURL&_udi=B6X1F-4HDX6Y6-4&_user=10&_rdoc=1&_fmt=&_orig=search&_sort=d&view=c&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=0d7f0ea756a00910f6313a6eacfb8f9c
  23. Les prêcheurs de l'apocalypse, pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires, éd. Plon, 2007, page 195–196
  24. ab (en) Golam, R. et G. B. Thapa. 2003. Sustainability analysis of ecological and conventional agricultural systems in Bangladesh. World Development 31(10): p. 1721-1741.
  25. (en) Nguyen, M. L. et R. J. Haynes.1995. Energy and labour efficiency for three pairs of conventional and alternative mixed cropping (pasture-arable) farms in Canterbury, New Zealand. Agriculture, Ecosystems and Environment 52(2/3), p. 163-172.
  26. ab (en) Reganold, J. P., J. D. Glover, et coll. 2001. Sustainability of three apple production systems. Nature 410(6831): 926
  27. abc (en) Lotter, D.W., R. Seidel, et W. Liebhart. 2003. The performance of organic and conventional cropping systems in an extreme climate year. American Journal of Alternative Agriculture 18(3), p. 146–154.
  28. ab (en) Mäder, P.,et coll. 2000. Soil Fertility and biodiversity in organic farming. Science 296(5573), p. 1694.
  29. (en) Martini, E. A., J. S. Buyer, et al. 2004. Yield increases during the organic transition: improving soil quality or increasing experience? Field Crops Research 86(2/3), p. 255-266.
  30. Bromm, J. 2002. An economic and productivitiy comparison of organic and conventional farming in Saskatchewan. Honours thesis, Lakeland University
  31. Martin Entz, Université du Manitoba

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • La bio, de la terre à l'assiette, de Pascale SOLANA, Sang de la Terre, 1999
  • Bio, raisonnée, OGM, Quelle agriculture dans notre assiette ?, de Claude Aubert et Blaise Leclerc, Terre Vivante, 2003
  • Agriculture et santé, l'impact des pratiques agricoles sur la qualité de vos aliments, de Guillaume Mauricourt, éditions Dangles, 2005
  • Le naufrage paysan. Ou comment voir l'avenir en vert, de Jacques Maret avec préface de Dominique Voynet et Guy Hascoët et avant-propos de Philippe Desbrosses, éditions Dilecta, 2006
  • Passions bio , des produits, des hommes, des savoir-faire, de Pascale Solana et Nicolas Leser, éditions Aubanel, 2006

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes