Affect

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L'affect désigne ce qui affecte, émeut. C'est un objet immatériel de l'influence, et un état affectif élémentaire, par opposition à l'intellect.

Sommaire

[modifier] En sciences cognitives

L'affect est, avec la cognition, l'instinct et l'éthique, l'un des quatre facteurs de la prise de décision.

[modifier] En philosophie

En grec pathos, désigne ici les perceptions et les sentiments, seuls réalités crédibles selon le scepticisme : Le sceptique donne son assentiment aux affects qui s'imposent à lui à travers une impression ; par exemple, il ne dira pas, alors qu'il a chaud ou qu'il a froid, « il me semble que je n'ai pas chaud ou que je n'ai pas froid » (Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes - I, 13).

En latin, affectus désigne traditionnellement un état de l'âme, un sentiment. Selon Spinoza, (Éthique III, définition III), il s'agit plus précisément d'une modification ou un changement se produisant dans le corps en même temps que dans le mental (mens), modification par laquelle ma puissance d'agir est augmentée ou diminuée. Ainsi une modification ou affection (affectio) me laissant indifférent n'est donc pas un affect au sens de affectus.

[modifier] En psychanalyse

Pour Sigmund Freud, la pulsion se divise en affect et en représentation.

  • L'affect est une impression, un ressenti, une qualité émotionnelle.
  • La représentation est une idée, un concept.

Plus précisément, l'affect et la représentation sont deux représentants psychiques de la pulsion : cette dernière, tout autant somatique, s'exprime dans les deux domaines de l'affect et de la représentation. La pulsion ne saurait donc être réduite à l'affect, de même que l'affect ne peut en tout état de cause être compris comme synonyme d'émotion.

Quant aux destins de l'affect, lié à une représentation, mentionnons simplement la possibilité d'une isolation et d'un déplacement, mécanismes défensifs révélateurs du fonctionnement psychique normal.

Freud introduit aussi la notion de quantum d'affect (Affektbetrag) comme une notion énergétique permettant à l'affect de s'exprimer à nous de manière sensible. Il y a d'un côté l'énergie psychique, s'écoulant en respectant des lois, et d'autre l'affect, qui est expression qualitative de cette quantité. Les principes énergétiques dépassent cet article (voir principe de plaisir).

Il est cependant important de noter ici l'idée d'une traduction : si la pulsion est aussi inscrite dans le corps, l'affect la traduit. Il exprime une certaine poussée, et l'affect aura en commun d'exprimer un manque, ou encore un sentiment d'étrangeté.

Le cas de la culpabilité inconsciente amène Freud à se poser la question d'un affect inconscient. La théorie voudrait que la culpabilité soit l'expression consciente, qualitative, d'une poussée, pulsion de mort visant le sujet, le punissant. Pourtant il existe une culpabilité ignorée du sujet, et Freud doit se résoudre à ne pas trancher le problème.

Il est dit que André Green soit l'homme de l'affect à partir du traumatisme à deux temps de la Théorie de la séduction inventée et abandonnée par Freud pour être occultée pendant bien 70 ans.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie