Affaire du Duc d'Enghien

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le duc d'Enghien dans les fossés de Vincennes, par Jean-Paul Laurens (1873).
Le duc d'Enghien dans les fossés de Vincennes, par Jean-Paul Laurens (1873).

L'affaire du Duc d'Enghien désigne l'exécution le 21 mars 1804, dans les fossés du château de Vincennes, du dernier rejeton de la maison de Condé, Louis Antoine de Bourbon-Condé.

Petit-fils du prince de Condé, Louis Antoine de Bourbon-Condé, duc d’Enghien avait émigré en 1803 à Ettenheim, dans le grand-duché de Bade.

Sommaire

[modifier] Les faits

Cette opération, suggérée par Talleyrand[1] avait pour objectif de démoraliser les royalistes opposés au Consulat de Napoléon Bonaparte.

Elle prend forme lors de l'enquête policière sur le projet d'assassinat du premier consul en octobre 1803 dit « conspiration de l'An XII ». Cet attentat organisé par Cadoudal et le général Pichegru, implique aussi le général Moreau. À la suite des interrogatoires de Cadoudal qui révèle que les comploteurs attendaient l'arrivée d'un prince de sang royal, Savary, le chef de la police secrète, décide sur ordre de Bonaparte de faire enlever le duc d'Enghien.

Le 15 mars 1804, un détachement de dragons français franchit le Rhin et l'enlève. Il est enfermé à Strasbourg puis transféré à Vincennes le 20 mars. Jugé le soir même par une commission militaire présidée par le général Hulin, sans témoin ni défenseur, le duc d’Enghien est condamné à mort pour « complot contre la sûreté de l'État ». Il est fusillé sur le champ dans les fossés du château de Vincennes.

Faute de preuves de la participation du Duc à l'attentat, les deux hommes envisageaient manifestement, selon l'historien Jacques Bainville, de faire un exemple : « Le prince annoncé par les conspirateurs royalistes ne paraissant pas, Napoléon ne voulut pas abandonner le plan qu'il avait formé. Il fit enlever de force le jeune prince de Condé, duc d'Enghien, qui se trouvait à Ettenheim, en territoire badois, et qui fut passé par les armes après un simulacre de jugement. » [2]

Le député de la Meurthe Antoine Boulay prononça à ce sujet ce jugement : « C'est pire qu'un crime. C'est une faute ». Le nom de Boulay étant peu connu du grand public, cette phrase, attestée par des témoignages de l'époque, se retrouvera souvent attribuée à Fouché, et parfois même à Talleyrand[3].

Pichegru se suicida peu après dans sa prison et Cadoudal fut guillotiné avec onze complices le 25 juin 1804. Avant son exécution, ce dernier déclara : « Nous voulions faire un roi, nous avons fait un empereur ».

[modifier] Iconographie

Monument dans les fossés de Vincennes
Monument dans les fossés de Vincennes
  • L'exécution du Duc d'Enghein a donné lieu à de nombreux tableaux :
    • Le duc d'Enghien dans les fossés de Vincennes et La Mort du duc d'Enghien de Jean-Paul Laurens
    • Le duc d’Enghien face au peloton d’exécution par Job

[modifier] Notes et références

  1. J. Tulard Napoléon p.169
  2. Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre XVII [texte intégral]
  3. Voir par exemple l'entrée « Faute » du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert (sur Wikisource)

[modifier] Bibliographie

  • Florence de Baudus, Le Sang du Prince, Éditions du Rocher, 2002

[modifier] Lien externe


Les événements de l’épopée napoléonienne

Ire campagne d’Italie | Campagne d'Égypte | Coup d'État de Brumaire | 2e Campagne d’Italie | Le Consulat | L'Empire | Ire Campagne d’Autriche | Campagne de Prusse et de Pologne | Guerre d'indépendance espagnole | Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809) | Campagne de Russie | Campagne d'Allemagne | Campagne de France | Congrès de Vienne | Les Cent-Jours | Sainte-Hélène | Mort de Napoléon | Légende napoléonienne