Affaire de Neuchâtel

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L'Affaire de Neuchâtel regroupe le coup d'État monarchiste de 1856 et la crise entre la Suisse et la Prusse qui s'ensuivit.

Le comté de Neuchâtel et la principauté de Valangin avaient choisi le roi de Prusse comme souverain lorsque la dynastie locale s'était éteinte. Ce choix avait été dicté par l'éloignement du souverain qui devait ainsi garantir une large autonomie locale.

En 1815, au traité de Vienne, le canton de Neuchâtel est rattaché à la Confédération suisse tout en réafirmant la suzeraineté du roi de Prusse sur la région. Lors des révolutions de 1848, les Neuchâtelois proclament la République sans que le roi de Prusse ne réagisse. Néanmoins un parti monarchiste subsiste dans le canton et un groupe d'insurgés s'empare du château de Neuchâtel durant la nuit du 2 au 3 septembre 1856, emprisonnant quatre conseillers d'État. La Chaux-de-Fonds et le haut du canton ne reconnaissent pas le coup d'État et une contre-attaque des républicains, menés par Ami Girard, reprennent le château et arrêtent plus de 500 monarchistes.

Face à ces événements, le roi de Prusse réagit et menace d'envahir la Suisse pour défendre ses droits. Le Conseil fédéral vote une intervention fédérale et décide la levée d'un emprunt national de 6 millions de francs suisses pour organiser la défense. La réaction dépasse ses espérances, en quelques jours c'est 100 millions de francs suisses qui sont rassemblés. Le général Henri Dufour, qui avait mené avec succès les troupes fédérales lors de la guerre du Sonderbund en 1848 est à nouveau à la tête de l'armée fédérale et est chargé d'occuper la frontière du Rhin.

Peu désireux de voir les troupes prussiennes franchir le fleuve, les puissances européennes, menées par Napoléon III proposent une médiation avec succès. Du 5 mars au 26 mai 1857, un congrès européen réunissant à Paris les plénipotentiaires de l'Autriche, de la France et du Royaume-Uni, obtient du roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse sa renonciation pleine et entière à ses droits anciens de prince de Neuchâtel. Le 26 mai 1857, un traité est conclu à Paris aux termes de négociations conduites du côté suisse par le ministre Jean-Conrad Kern qui défend avec succès les intérêts et l'honneur de la Suisse. Le traité dispose que les insurgés sont amnistiés, que les frais sont pris en charge par l'État fédéral et que le roi de Prusse renonce à ses prétentions sur le canton de Neuchâtel. Le 19 juin 1857, le roi de Prusse délie solennellement les Neuchâtelois de leur serment de fidélité.

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