Affaire Robert Boulin

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L'affaire Boulin est le nom donné à la mort, aux enquêtes et aux interrogations qui ont suivi le décès de Robert Boulin, ministre du Travail en exercice du gouvernement français. Son corps a été retrouvé le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet. L'information judiciaire s'est achevée par un non-lieu en concluant au suicide mais cette thèse n'a pas été unanimement acceptée, l'existence de manquements dans l'enquête ayant pu être soutenue. La famille de Robert Boulin, notamment sa fille Fabienne Boulin-Burgeat, est convaincue que son père a été assassiné. Son combat est relayé par de nombreux journalistes, notamment de l'Humanité, Canal +, de Libération et France Inter.

Sommaire

[modifier] Les faits

En 1979, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, Robert Boulin est ministre du Travail du troisième gouvernement Raymond Barre et semble pressenti au poste de premier ministre[réf. nécessaire] selon toutes les rumeurs. Sa nomination permettrait au Président de la République de garder le soutien du RPR ou tout au moins d'une partie importante, en dépit de la stratégie d'opposition interne de Jacques Chirac qui aboutira à l'élection de François Mitterrand en 1981. À l'automne 1979, des lettres anonymes parviennent aux sièges de plusieurs journaux. Elles accusent Robert Boulin d'avoir acquis de manière illégale une garrigue à Ramatuelle (Var), sur laquelle il a fait bâtir une résidence secondaire. Le journal de droite Minute est le premier à attaquer vigoureusement le Ministre.

Boulin choisit de riposter, déclarant au micro d'Europe 1 le dimanche 21 octobre : « Que voulez-vous que je réponde ? J'ai l'âme et la conscience tranquilles et j'ai été exemplaire. Peut-être encore plus que vous ne le pensez, parce qu'il y a des choses que je ne peux pas dire ici.  »

Le 30 octobre 1979 à 8h40, le corps de Robert Boulin est retrouvé dans l'étang rompu, au plein cœur de la forêt de Rambouillet (Yvelines). Son cadavre se trouve à cinq mètres de la berge, et gît dans un endroit où la profondeur est de 50 cm.

[modifier] La chronologie

  • 30 octobre 1979 : Le corps de Robert Boulin est retrouvé à 8h40 dans 50 centimètres d’eau de l’Etang rompu, près de la forêt de Rambouillet. Le SRPJ de Versailles chargé de l’enquête conclut d'abord au suicide par noyade après absorption de barbituriques, puis, dans un deuxième temps, après ingestion de Valium. La publication des articles de presse, suite aux lettres anonymes, aurait rendu Robert Boulin dépressif. Il aurait alors ingéré une grande quantité de Valium, pénétré dans l'étang et se serait noyé.
  • Octobre 1980 : Disparition des prélèvements de sang de Robert Boulin[1]. Le docteur Le Breton, responsable de l'institut médico-légal décide alors par précaution de cadenasser le frigo contenant les derniers prélèvements d’organes du ministre.
  • Février 1981 : La famille Boulin découvre grâce à son avocat, Robert Badinter, des photographies du visage traumatisé du ministre prise par la police judiciaire.
  • Mai 1983 : Colette Boulin affirme sur TF1 qu’elle n’a jamais cru à la thèse du suicide de son mari et qu’après sa mort, on a fait pression sur elle pour qu’elle se taise. Le magazine Paris-Match publie des photos du corps du ministre tirées du dossier judiciaire.
  • Juin 1983 : La famille Boulin, conseillée par leur avocat Jacques Vergès, dépose plainte contre X pour homicide volontaire.
  • 28 septembre 1983 : Afin de pouvoir prouver la noyade, Jacques Vergès demande au juge d’instruction Michel Maestroni, du Tribunal de Versailles, un examen anatomo-pathologique, pour comparer les particules contenues dans les poumons du ministre avec des prélèvements d’eau de l’étang rompu. Cette analyse ne sera jamais effectuée suite à la disparition des poumons et les prélèvements d’organes, conservés à l'institut médico-légal seront tous détruits[2].
  • 16 novembre 1983 : Une deuxième autopsie à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, à la demande de la famille, après exhumation du corps, met en évidence la présence de plusieurs fractures au visage[3], non-mentionnées lors de la première autopsie en 1979[4]'[5]. Les légistes constatent que le corps a subi des soins de thanatopraxie et d’embaumement, sans que la famille en soit informée. Ceci est contraire aux lois françaises et aurait eu pour effet de maquiller les traces de coups[6]. Les légistes considèrent qu’il y a eu « traumatisme appuyé du massif facial du vivant de Robert Boulin » sans conclure, pour autant, que ce traumatisme ait pu être mortel.
    Claude Richir, ancien responsable du laboratoire de l’hôpital Pellegrin, déclare avoir constaté une fracture des os propres du nez, pouvant difficilement résulter d'une chute. On doit, selon lui, envisager la possibilité d'une mort «consécutive à de petites hémorragies multiples diffuses dans le cerveau, comme chez les boxeurs après un KO mortel». L'asphyxie pratiquée dans un lavabo ou baignoire n'aurait servi qu'à «finir le travail»[7].
  • 15 janvier 1984 : Bertrand Boulin déclare à la presse avoir vu des dossiers sortis par son père avant sa mort, en septembre 1979, concernant Elf, Dassault, la Sécurité sociale et l’Arabie saoudite. Ces dossiers ne seront jamais retrouvés. Laetitia Sanguinetti, la fille d’Alexandre Sanguinetti, avance que : «D'après ce que papa m'a dit les dossiers de Boulin concernaient une série de facturations diverses et variées de grosses sociétés, françaises ou étrangères, qui servaient au financement occulte des partis, et notamment au RPR.»[8].
  • 18 janvier 1984 : Sur les marches du Palais de justice de Paris, la famille Boulin accuse le procureur de la République de Versailles, Robert Barbat, de « forfaiture », suite aux nombreuses irrégularités et anomalies de l'enquête. Robert Badinter, garde des Sceaux, porte plainte pour « diffamation » contre la famille Boulin.
  • Mars 1984 : L’affaire Boulin est dépaysé au Tribunal de grande instance de Paris. Le magistrat Yves Corneloup reprend le dossier, en liaison avec la Brigade criminelle.
  • Octobre 1985 : Découverte d'une écoute téléphonique du maire de Saint-Léger-en-Yvelines démontrant que l’heure de décès de Robert Boulin a été rectifiée sur ordre du Procureur de la République de Versailles.
  • 7 novembre 1985 : Déposition de l’adjoint au maire Serge Tirlet qui décrit les traumatismes au visage de Robert Boulin, qu'il avait lui-même constatés au bord de l'étang rompu.
  • 30 avril 1987 : Avec son nouveau conseil, René Boyer, la famille Boulin demande au garde des Sceaux, Albin Chalandon, l'aide judiciaire pour financer les coûts d'exhumation des bocaux contenant les derniers prélèvements d’organes du ministre censés se trouver sous un monument à la gloire des donneurs d’organes au cimetière de Thiais.
  • Juillet 1987 : L’hebdomadaire L’Express annonce que le réfrigérateur cadenassé de l’institut médico-légal contenant une partie des prélèvements de poumons de Robert Boulin a été fracturé, puis vidé de son contenu.
  • 28 octobre 1987 : Le juge Corneloup interroge sur commission rogatoire Henri Tournet, l’homme qui a vendu le terrain de Ramatuelle à Robert Boulin, vivant à Ibiza. Malgré les demandes réitérées de la famille à différents ministres de la justice, l’extradition d’Henri Tournet n’a jamais été requise.
    Le magistrat demande à la Brigade criminelle de retrouver le postier de Montfort-l'Amaury pour éclaircir l’épisode des lettres posthumes[9]. Selon la Brigade criminelle c'est impossible car il est en Guadeloupe. Le postier, retrouvé par des journalistes en consultant l’annuaire, était en fait affecté à un poste en Bretagne.
  • Novembre 1987 : Après des fouilles infructueuses au cimetière de Thiais, la famille Boulin découvre que les ultimes prélèvements d’organes du ministre ne sont pas enterrés au cimetière de Thiais. Contrairement à ce que la Justice et la police lui indiquaient depuis plusieurs mois.
  • 8 janvier 1988 : Dans L’Express,[10] James Sarrazin révèle que la position des lividités cadavériques sur le dos de Robert Boulin indique que le corps du ministre a été déplacé après sa mort. Un pool de journalistes de plusieurs médias se constitue pour tenter de tirer au clair les conditions de la mort de Robert Boulin.
  • Mars 1988 : Le magistrat Alain Verleene reprend le dossier Boulin.
  • Juin 1988 : La famille Boulin porte plainte pour « destruction de preuves »[2].
  • 20 septembre 1991 : Ordonnance de non-lieu rendue par la juge d’instruction, Laurence Vichnievsky, seulement quelques jours après que le dossier lui a été confié.
  • 24 mars 1992 : Confirmation du non-lieu « en l'état » par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, présidée par Martine Anzani[11]
  • 15 décembre 1992 : La Cour de cassation confirme le non-lieu, ouvrant un délai de 10 ans avant une éventuelle prescription.
  • 4 juillet 1995 : La Justice rend une ordonnance de non-lieu suite à la plainte pour « destruction de preuves » déposée par la famille Boulin à la suite de la disparition des prélèvements anatomo-pathologiques[2].
  • Novembre 1999 : Le magazine Golias, sous la signature de Francis Christophe, publie une contre-enquête détaillée remettant en cause la version du suicide[12].
  • 15 janvier 2002 : L’émission 90 minutes sur Canal +[13] apporte de nouveaux éléments infirmant la thèse du suicide : le témoignage du colonel de gendarmerie (Jean Pépin) qui a sorti le corps de l’eau, d’une spécialiste en toxicologie (Juliette Garat) qui a analysé le sang du ministre, et d’un ancien substitut du Procureur de la République (Daniel Leimbacher) qui explique avoir subi des pressions de sa hiérarchie.
  • 30 octobre 2002 : France Inter diffuse un reportage de 10 minutes dans son 7-9 du matin contenant de nouveaux témoignages : le postier Denis Lemoal, l’expert en écriture Alain Buquet ou encore le gaulliste Olivier Guichard, qui affirment avoir « toujours pensé que Boulin ne s’était pas suicidé ». Le même jour, la Justice annonce l’audition de nouveaux témoins dans l’affaire Boulin. Cette nouvelle enquête préliminaire interrompt la prescription.
  • 13 décembre 2002 : Témoignage de Jacques Douté dans le journal Sud Ouest[14] expliquant avoir été prévenu de la mort de Robert Boulin dès le 29 octobre 1979, à 20 heures.
  • 26 octobre 2003 : Le magazine Interception, sur France Inter, diffuse une contre-enquête de 45 minutes[15], remettant en cause la version du suicide.
  • 4 janvier 2006 : Fin des nouvelles auditions devant un officier de police judiciaire de Nanterre. 28 personnes ont été entendues entre 2002 et 2006 mais il n'y a pas réouverture d’information judiciaire.
  • 16 octobre 2007, le procureur général de la Cour d'appel de Paris, Laurent Le Mesle, a rejeté une nouvelle demande de réouverture du dossier effectuée par Fabienne Boulin-Burgeat. Laurent Le Mesle est un ancien conseiller judiciaire de Jacques Chirac et a été nommé par ce dernier, ce qui contribue à alimenter la controverse[réf. nécessaire]. Suite à la décision d'octobre 2007, Fabienne Boulin-Burgeat a déclaré vouloir continuer à lutter pour la réouverture du dossier.

[modifier] Les contre-enquêtes

Un certain nombre de contre-enquêtes effectuées par des journalistes semblent avoir mis au jour des incohérences dans les conclusions de l'information judiciaire, de nature à réfuter la thèse du suicide.

[modifier] Les 75 principales anomalies

1. Les lividités cadavériques sont dans le dos, ce qui est incompatible avec la thèse officielle : elles auraient dû apparaître sur le ventre ou en dessous des genoux, preuve infaillible que la mort n'a pas eu lieu dans l'Etang rompu.

2. Le ministre se serait noyé dans 50 centimètres d’eau après absorption de Valium, connu pourtant pour diminuer la volonté. Il est reconnu qu’on ne se suicide pas au Valium, encore moins dans 50cm d’eau à 12°C.

3. Dès 9h45 une dépêche AFP annonce la mort de Robert Boulin par suicide aux barbituriques, mais aucune trace de barbiturique ne sera jamais retrouvée ni sur les lieux, ni dans les analyses. A 12h le Procureur de Versailles parle de suicide. Au journal télévisé de la mi-journée sur Antenne 2, Danièle Breem raconte le suicide aux barbituriques en détail. Pourtant, à cette heure là, aucun médecin n’a encore examiné le corps.

4. Les photographies de l’identité judiciaire révèlent que Robert Boulin porte une entaille à la limite du poignet et de l’avant-bras droit. Or, il a été démontré que celui-ci ne s’était fait aucune blessure à cet endroit jusqu’au départ de son domicile. Ce fait n’a donné lieu à aucune analyse ou expertise. L’ordonnance de non-lieu ne fait même pas état de cette blessure.

5. Il est noté une absence de vase et de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures, ce qui indique qu'il n'a pas pu entrer dans l'étang par ses propres moyens.

6. Des épitaxies (saignements de nez) sont constatées à la sortie du cadavre de l’eau, ce qui est la preuve de coups portés antérieurement à la mort.

7. Le médecin appelé sur les lieux signera le certificat de décès sans examiner le corps qui avait déjà été installé dans l’hélicoptère, pour son évacuation.

8. Le corps reste plusieurs heures à l’hôpital de la Salpetrière en attendant une ambulance pour l’emmener à l’Institut médico-légal (ILM).

9. Le corps arrive nu à l’ILM.

10. Le Procureur de la République ordonne que l’autopsie de crâne ne soit pas pratiquée.

11. Le Procureur ordonne la recherche de traces de projectile, mais pas des fractures éventuelles, alors que le visage du mort ressemble à celui d'un boxeur.

12. L’analyse des blessures au visage n’est pas faite.

13. Les enquêteurs ne s’intéressent pas à l’étrange position en « coffre de voiture » du corps, avec les jambes légèrement repliées et un seul bras levé, dont les rigidités semblent cassées.

14. Le corps est retrouvé bouche fermée, ce qui va à l’encontre d’une logique de suicide par noyade.

15. Le pharynx, le larynx et la langue ont été enlevés sans être examinés. Puis, ils ont disparu.

16. L’analyse anatomopathologique des poumons, qui est pourtant l’examen déterminant en cas de noyade, n’est pas réalisée.

17. Aucune recherche de diatomées (micro-organismes à la surface de l’eau) n’est effectuée, ce qui aurait pu permettre de certifier, en cas de noyade, le lieu exact de celle-ci.

18. Le diazépam (principe actif du Valium) retrouvé dans le sang de la victime, a pour effet de neutraliser la volonté. Il est souvent utilisé sur des victimes pour commettre des viols et abus de blancs-seings. Aucun tube de comprimés de Valium n’a été retrouvé alors que les analyses ont démontré que la boîte de sucrettes, seule retrouvée sur les lieux n’avait jamais contenu de Valium.

19. Aucune trace des comprimés de Valium ne sera détectée, ni dans l’estomac, ni dans le tube digestif comme cela aurait dû être le cas en cas d’ingestion de comprimés. Aucune autre explication ne sera fournie sur la provenance de trace de Valium dans le sang du ministre.

20. Non-réalisation, lors de l’autopsie de « crevées », c'est-à-dire d’incisions dans les téguments et les muscles qui permettent de retrouver les traces d’hématomes profonds ou les traces de piqûres afin de déterminer si un produit a été injecté à la victime de son vivant.

21. Il a été procédé, à l’institut médico-légal, à des soins de thanatopraxie et d’embaumement, sans que la famille en soit informée. Cet acte réalisé par l’IML est contraire aux lois françaises.

22. Alors même que la bouche est fermée et les rigidités formées, les maxillaires du cadavre sont solidarisés à l’IML, sans que la famille en soit informée.

23. Voyant le visage tuméfié de son mari, Colette Boulin demande pourquoi le visage est abîmé, la police lui répond que c’est à cause de l’autopsie. Or, aucune autopsie du crâne n’avait été pratiquée sur ordre formel du Procureur. Les enquêteurs chercheront ensuite à faire croire que cette autopsie n’aurait pas été pratiquée à la demande de la famille.

24. Après exhumation à la demande de la famille (16 novembre 1983), la seconde autopsie découvrira deux fractures, une du maxillaire d’un centimètre de large, l’autre au nez, non décrites dans le premier rapport d’autopsie.

25. Malgré deux fractures à la face et huit hématomes et contre toute logique, aucune trace de sang n’aurait été constatée ni sur le costume ni sur les lieux de la découverte du corps.

26. Le bristol retrouvé sur le tableau de bord indique, dans un style indirect : « embrassez éperdument ma femme». Le bristol comporte deux écritures différentes, attribuées de manière non certifiée à Robert Boulin. Aucune recherche d’empreinte sur le bristol ne sera effectuée.

27. Il est aussi indiqué sur le bristol «la clé de ma voiture est dans ma poche droite» La clé est pourtant retrouvée par terre non loin de la voiture.

28. Le toit de la voiture est légèrement ouvert alors que les portes de la voiture sont fermées à clé.

29. Sur le tapis de sol du passager, une tâche suspecte est détectée. Elle ne sera pas analysée.

30. Les enquêteurs signalent la présence, dans la voiture, de mégots de gauloises, alors que Robert Boulin ne fumait pas de cigarettes. Aucune analyse ne sera effectuée et aucune explication ne sera trouvée.

31. De longues traînées de doigts apparaissent sur la carrosserie. Aucune recherche d’empreintes ne sera ordonnée.

32. La voiture est sale et couverte de boue. Pourtant, elle se trouve non loin d’une route départementale et dans un chemin empierré, non boueux.

33. Un dossier portant la mention « à n’ouvrir que sur ordre formel de ma part » est retrouvé vide dans la voiture du ministre. Le dossier ne sera jamais recherché.

34. Une boucle d’une des chaussures du ministre est manquante. Elle ne sera jamais retrouvée.

35. Le gilet de Robert Boulin est, sans explication, entièrement décousu dans le dos. Aucune analyse des vêtements ne sera jugée utile durant l’enquête préliminaire.

36. Le portefeuille est resté sec, mais aucune information ne fut donnée sur l’endroit où il a été retrouvé.

37. Le 28 octobre 1979, veille de sa disparition, Robert Boulin avait lu dans le bureau de son domicile à sa famille la réponse au journal Monde qu’il était en train d’écrire, avant de dîner de bon appétit en leur compagnie. Le 29 octobre, jour de sa disparition, il avait encore manifesté toute la matinée aux membres de son cabinet la volonté de répondre au journal. La pelure de la réponse, d’un seul feuillet, est retrouvée dans son bureau et remise aux autorités. Elle est datée du 29 octobre 1979 et ne sera jamais publiée par le journal.

38. Robert Boulin le même jour aurait écrit une autre lettre, constituée d'éléments de son dossier sur la défense de Ramatuelle. En fin de matinée, il envoie son officier de sécurité, l’inspecteur Autié, remettre ce document en mains propres à Monsieur Patrice Blank, son conseiller pour la presse, et Maitre Alain Maillot, son avocat. Cette lettre est la dernière écrite du vivant de Robert Boulin dont on soit sûr de l’authenticité. Ces deux lettres ne seront réclamées que des années plus tard par la justice. A ce jour, elles n’ont toujours pas été versées au dossier.

39. La lettre dite posthume comportant quatre feuillets, reçue par plusieurs destinataires reprend pour l’essentiel un argumentaire sur l’affaire de Ramatuelle. La première phrase de la première page, « j’ai décidé de mettre fin à mes jours» est nettement décalée horizontalement et verticalement du texte. Or cette phrase, ainsi que les quatre dernières lignes, elles-mêmes isolées sur un dernier feuillet séparé, sont les seuls passages de la lettre à faire référence à une intention suicidaire.

40. L’original des lettres dites posthumes est toujours resté introuvable. Toutes les lettres sont des photocopies à l’exception de quelques mots manuscrits et de la signature.

41. Max Delsol, l’autre inspecteur de Police chargé de la sécurité de Robert Boulin, reconnaît que lui-même, ainsi que d’autres collaborateurs, avaient l’habitude d’imiter l’écriture et la signature du ministre avec son autorisation

42. Une des lettres dites posthumes a été remise au Garde des Sceaux, Alain Peyrefitte. Celui-ci ne l’a jamais remise aux autorités judiciaires.

43. Les lettres dites posthumes sont tapées sur un papier à en-tête obsolète du « Ministère du Travail » que Robert Boulin n’utilisait plus à cette époque, ayant à sa disposition le nouveau papier à en-tête du « Ministère du Travail et de la Participation » dont il faisait quotidiennement usage.

44. Aucune lettre ne sera envoyée à la famille, notamment à la mère du défunt. Robert Boulin est pourtant fils unique. Il a donc la charge de sa mère qu’il va voir très régulièrement.

45. Aucune lettre ne sera envoyée au Président de la République et au Premier Ministre. Aucune lettre non plus adressée à son soutien de toujours, Louis Jung, du journal Le Résistant.

46. La lettre dite posthume envoyée à Gérard César est adressée à l’Assemblée Nationale. Pourtant, Robert Boulin avait pris l’habitude depuis toujours de lui écrire en Gironde, à Rauzan.

47. Toutes les enveloppes retrouvées des lettres dites posthumes font le même poids, alors que selon la déposition du postier de Montfort-L’amaury où Robert Boulin aurait déposé ces lettres, certaines faisaient moins de 20 grammes et d’autres plus de 20 grammes.

48. Robert Boulin avait laissé une lettre au mois de septembre 1979 à sa fille Fabienne intitulée : «  Instructions à Fabienne s’il devait m’arriver un accident » ou il précise « dormez dans la salle à manger pour protéger votre mère ».

49. Robert Boulin a quitté à 15h00 le ministère du Travail avec une pile de dossiers secrets, déposée par son inspecteur de Police dans le bureau de son domicile. Ces dossiers ne seront jamais retrouvés.

50. Quand Robert Boulin quitte, pour la dernière fois, son domicile vers 15h30, la corbeille à papier sous son bureau était vide. Pourtant, au début de la nuit, la famille retrouve dans cette même corbeille des papiers déchirés annonçant le suicide.

51. Le 29 octobre au soir, de nombreux « collaborateurs » et relations du ministre débarquent au domicile des Boulin et s’aventurent particulièrement dans le bureau personnel du ministre. Notamment Patrice Blank, que Robert Boulin avait chargé des contacts avec la presse. L’enquête préliminaire ne jugera pas utile de l’auditionner.

52. Aucune audition ne pourra être faite des policiers en faction devant le domicile de Neuilly de Robert Boulin. Quand le juge Corneloup a décidé de rechercher ces policiers pour les interroger, la police a tenté de cacher leur existence.

53. Une fois prouvée la présence de ces policiers en faction 24h sur 24, ce sont les registres de présence du commissariat de Neuilly qui ont disparu. Pourtant ces auditions permettraient de reconstituer précisément les allées et venues au domicile de Robert Boulin dans la soirée du 29 octobre.

54. Le chef de cabinet de Robert Boulin, accompagné d’Eric Burgeat, conseiller technique et gendre du Ministre, signalent peu après minuit au ministère de l’Intérieur, puis à Matignon la disparition du ministre. Or d’après le dossier pénal, les premières recherches sont lancées le 30 octobre à 6h25 du matin et le corps n'est retrouvé qu'à 8h40 par une brigade de gendarmerie.

55. Jacques Douté, un proche de Robert Boulin alors en compagnie de deux personnes, reçoit un coup de téléphone le 29 octobre 1979, vers 19h à son restaurant de Libourne lui indiquant qu’ « il est mort ».

56. Guy Aubert, collaborateur du ministre, débarque vers 18h30-19h00 le 29 octobre 1979 au domicile de Robert Boulin et déclare à Colette Boulin : « Robert est mort ».

57. Yann Gaillard, directeur de cabinet de Robert Boulin est convoqué à Matignon vers deux heures du matin par Philippe Mestre, directeur de cabinet du Premier Ministre. Celui-ci reçoit, devant Yann Gaillard, un coup de téléphone. Après avoir raccroché Philippe Mestre confie: « On a retrouvé le corps ». Cet épisode se passe plus de 6 heures avant la « découverte » officielle du cadavre par les gendarmes.

58. L’ancien Premier ministre Raymond Barre, déclare dans son livre « L’expérience du Pouvoir » (Fayard, 2007) avoir été prévenu vers trois heures du matin « que l’on a retrouvé le corps de Boulin dans un étang de la forêt de Rambouillet » en indiquant qu’on lui précise -faussement- que le ministre s’est donné la mort en se noyant après avoir avalé des barbituriques.

59. Quelques jours après la disparition de Robert Boulin, « sur ordre de Paris » (sans informer, ni la famille du défunt, ni Monsieur Basty, le responsable du bureau libournais de Robert Boulin) toutes les archives du ministre entreposées à son domicile-bureau de Libourne sont transportées aux fins de destruction dans un établissement libournais spécialisé.

60. Trois semaines plus tard, une nouvelle vague de destruction a été effectuée, sans que la famille n’en soit avisée. Les dossiers sont cette fois, transportés par des camions de gendarmerie.

61. Robert Boulin avait fait une demande pour louer une maison aux Etats-Unis, la réponse arrivera quelques jours après son décès.

62. Dans les jours qui suivirent le décès, deux inspecteurs de Police débarquent à minuit au domicile du maire de Saint-Léger-en-Yvelines. Ils lui demandent de les accompagner à la mairie, en pleine nuit, afin de leur donner accès au registre d’état civil, où sont inscrits l’heure et le jour de la mort de Robert Boulin.

63. Peu après, Max Delsol, inspecteur chargé de la protection de Robert Boulin depuis 18 ans, est venu chercher le gendre du ministre, Eric Burgeat, pour l’emmener dans une voiture de la police judiciaire de Versailles à la mairie de Saint-Léger-en-Yvelines afin de lui faire contresigner le registre d’Etat civil, où le jour et l’heure de décès avaient été modifiées. Quand, quelques années plus tard, la famille a porté plainte pour « faux en écriture publique », elle a été déboutée sur l’argument que la famille aurait ainsi cautionné les ratures portant sur l’heure et le jour du décès, alors qu’Eric Burgeat avait alors simplement obtempéré à la demande de la police. On concéda à la famille Boulin que le faux en écriture privé était constitué mais le délai de prescription de ce délit était écoulé.

64. Le rouleau encreur de la machine à écrire du bureau de Robert Boulin, où il aurait tapé, selon la thèse officielle, ses lettres dites posthumes, ne fut pas saisi immédiatement. Au contraire l’inspecteur qui interroge Eric Burgeat, le 30 octobre 1979, tape sa déposition sur la machine personnelle du ministre (comme l’indique la déposition elle-même !). Elle sera saisie plus tard, et disparaîtra dans les locaux de la police judicaire sans avoir été analysée.

65. Contrairement à ce que dit une note du SRPJ de Versailles, alors que la famille en avait besoin, la voiture du ministre ne lui est rendue qu’au bout d’un mois par les autorités judiciaires. Malgré l’expertise qui aurait du être pratiquée, des cassettes de dictaphone sont retrouvées par la famille sous la banquette arrière de la voiture.

66. Les Policiers n’ont pas auditionné, au cours de l’enquête préliminaire, messieurs Guy Aubert, Patrice Blank et Roger Thiery, qui sont passés au domicile de Robert Boulin dans la soirée du 29 octobre 1979, alors que leurs noms sont cités immédiatement par la famille.

67. Aucune audition de Fabienne Boulin-Burgeat au cours de cette même enquête préliminaire, malgré sa demande.

68. Les menaces écrites adressées à Robert Boulin, conservées par son inspecteur de police ne furent jamais versées au dossier.

69. Le scellé contenant le sang de Robert Boulin est volé sans effraction dans les locaux mêmes de l’IML. L’enquête effectuée après dépôt de plainte par l’expert responsable de l’IML n’est pas versée au dossier pénal. L’enquête n’a pas abouti. On ne retrouvera jamais le bocal.

70. Le Préfet de Police de Paris, Monsieur Jean Daubigny, ordonne la destruction de la série bis des prélèvements, conservés par le froid dans un réfrigérateur qui avait été fermé à clé par précaution à l’Institut médico-légal après le vol du bocal contenant le sang du ministre. La destruction est exécutée par Michelle Rudler, directrice de l’IML, sans que la famille ni le magistrat instructeur n’en soient avertis alors que seule l'autorité judiciaire est habilitée à prendre cette décision sauf conditions particulières, non remplies dans le cas d’espèce (6 ans après un non-lieu et à condition que la famille en soit informée). Un courrier de l’expert de l'IML dépositaire des scellés, le Professeur Roger Le Breton, avait pourtant averti le préfet Jean Daubigny de toutes ces modalités et insistait sur la nécessité de conserver ces prélèvements. La partie civile porte alors plainte pour « destruction de preuves ». La justice reconnaîtra l’élément de fait (les preuves ont bien été détruites) et la demande fondée en droit (les pièces ne devaient pas être détruites), mais la partie civile sera quand même déboutée, « l’intention de nuire » n’étant pas reconnue.

71. Lorsque le juge Corneloup décide de procéder à l’analyse anatomopathologique des poumons, on constate alors que les bocaux contenant ces organes, conservés à l’IML, ont disparu. Ils auraient été fort inopinément transférés au cimetière de Thiais. La police, après enquête, explique au juge qu’un monument à la gloire des donneurs d’organes a été élevé sur l’exact emplacement des voliges renfermant les prélèvements recherchés et que le coût pour casser ce monument et sa reconstruction serait de 250 000 francs, entièrement aux frais de la partie civile. Plus tard, il s’avère que le monument ne se trouve pas à l’endroit indiqué par la Police judiciaire. Après cette révélation, la recherche des bocaux contenant les poumons de Robert Boulin est ordonnée par le juge Corneloup, qui juge cette analyse absolument indispensable. Malgré des recherches approfondies dans les voliges enfouies au cimetière de Thiais, aucun bocal contenant des poumons n’a été retrouvé ni, a fortiori, aucun bocal contenant ceux du ministre.

72. Le juge Corneloup, qui voulait entendre le postier de Montfort-L’amaury, n’a pu l’auditionner. Selon la Brigade criminelle, il était à la Guadeloupe. Le postier, retrouvé par des journalistes en consultant l’annuaire, était en fait affecté à un poste en Bretagne.

73. Malgré les demandes réitérées de la famille à différents ministres de la justice, l’extradition d’Henri Tournet, l’homme qui a vendu le terrain de Ramatuelle à Robert Boulin, n’a jamais été requise sous le prétexte que la justice ignorait où il se trouvait. Or le juge Corneloup lui-même ira l’interroger en se rendant à son domicile légal à Ibiza.

74. Martine Anzani, présidente de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, dans son ordonnance de non-lieu en 1992, explique, de sa propre initiative et sans s'appuyer sur aucun dire d'expert, l’absence de vase ou de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures de Robert Boulin alors qu’il est supposé avoir marché 7 mètres dans celles-ci. Selon Madame Anzani, et contrairement à ce qu’affirme le colonel de Gendarmerie qui était sur place au moment des faits, les pompiers ont traîné le corps sur le sol ce qui aurait eu pour effet de nettoyer le tout, intérieur des chaussures compris.

75. Un inspecteur de police a déclaré avoir constaté la présence d'un rocher dans l’étang du Rompu pour expliquer les traces de coup sur le visage. Or des personnes présentes au moment de la sortie du corps et les photographies prises le jour même témoignent du contraire.

[modifier] À propos des menaces de mort

Jacques Paquet, ancien chef de cabinet de Robert Boulin, témoigne de menaces très précises venant de membres du SAC dirigé par Charles Pasqua, conseiller influent de Jacques Chirac, lors du passage de Boulin au ministère de l’Économie et des Finances (mars 1977-mars 1978)[16].
Catherine Pichon, fille de Marc Felloneau, proche de Robert Boulin raconte que Robert Boulin se méfiait énormément du SAC et avait dit à son père : « Ils auront ma peau »[17].

Robert Boulin avait laissé une lettre au mois de septembre 1979 à sa fille Fabienne intitulée : « Instructions à Fabienne s’il devait m’arriver un accident » où il précise « dormez dans la salle à manger pour protéger votre mère ». Il n'y aura pas d'audition de Fabienne Boulin-Burgeat pendant l'enquête préliminaire, malgré sa demande.

Les menaces écrites adressées à Robert Boulin, conservées par son inspecteur de police ne furent jamais versées au dossier.

Pour échapper à ses menaces, Robert Boulin aurait fait une demande pour louer une maison aux États-Unis, la réponse arrivera quelques jours après son décès.

De multiples témoignages font état de menaces physiques autour du ministre[18].

[modifier] À propos de l’Etang rompu

François Pic-Paris, l'ancien maire de Saint-Léger-en-Yvelines, raconte qu’un couple de sa commune s'adresse spontanément à lui, en tant que maire, pour lui signaler « des mouvements anormaux à la sortie de l'étang rompu entre minuit et 1 heure du matin »[19].

Michel Collobert, chef d’état-major des Renseignements généraux des Yvelines de 1974 à 1983, raconte que « plusieurs riverains se sont émus d'une agitation inhabituelle » aux abords de l'étang rompu, dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979. Ces témoignages ont été écartés de l'enquête préliminaire de l'époque[20].

[modifier] À propos de la découverte de la mort

Jacques Douté, un proche de Robert Boulin alors en compagnie de deux personnes, reçoit un coup de téléphone le 29 octobre 1979 (la veille), vers 20h à son restaurant de Libourne lui indiquant qu’ « il est mort ».[21]. Version confirmée par Bernard Sube, photographe pour l’actuel conseil général de Gironde[22].

Guy Aubert, collaborateur du ministre, est allé vers 20h00 le 29 octobre 1979 (la veille) au domicile de Robert Boulin et déclare à Colette Boulin : « Robert est mort »[23]'[24].

Le chef de cabinet de Robert Boulin, accompagné d’Éric Burgeat, conseiller technique et gendre du Ministre, signalent peu après minuit au ministère de l’Intérieur, puis à Matignon la disparition du ministre. D’après le dossier pénal, les premières recherches sont lancées le 30 octobre à 6h25 du matin et le corps n'est retrouvé qu'à 8h40 par une brigade de gendarmerie. Pourtant, dès 2 heures du matin, l’information de la découverte du corps remonte au sommet de l’État[25].
Yann Gaillard, directeur de cabinet de Robert Boulin est convoqué à Matignon vers 2 heures du matin par Philippe Mestre, directeur de cabinet du Premier Ministre. Celui-ci reçoit, devant Yann Gaillard, un coup de téléphone. Après avoir raccroché Philippe Mestre confie : « On a retrouvé le corps »[26]'[27]. Un témoignage démenti par Philippe Mestre.

L’ancien Premier ministre Raymond Barre, déclare dans son livre « L’expérience du Pouvoir »[28]'[29] avoir été prévenu vers 3 heures du matin « que l’on a retrouvé le corps de Boulin dans un étang de la forêt de Rambouillet » en lui précisant que le ministre s’est donné la mort en se noyant après avoir avalé des barbituriques.

Christian Bonnet, ministre de l'Intérieur au moment des faits, affirme lui aussi avoir été alerté de la mort de Robert Boulin «entre 2h et 3h du matin»[30]

Marie-Thérèse Guignier, administratrice de biens judiciaires, ex-membre des cabinets ministériels de Robert Boulin, intime des milieux gaullistes, est réveillée dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979, entre 1h30 et 2 h du matin, par un ami proche, Louis-Bruno Chalret, à l'époque Procureur général près la Cour d'appel de Versailles. Chalret lui apprend que l'on a retrouvé le corps de Robert Boulin dans les étangs de Hollande. «Et là, déclare-t-elle,il se couvre, il appelle tout le monde sur le REGIS (le réseau téléphonique interministériel de l'époque), c'est-à-dire l’Élysée, Matignon, probablement l’Intérieur et la Chancellerie».
Lié au SAC et aux réseaux Foccart, Louis-Bruno Chalret s’est immédiatement rendu sur place avec une équipe d’hommes sûrs : «On a tout fait minutieusement, comme il fallait. J’ai tout surveillé. Rien n’a été laissé au hasard », dit-il à Marie-Thérèse Guignier, en qualifiant cette affaire de «truc à emmerdes». Son amie résume ainsi le rôle actif qu’il a pu jouer cette nuit là : «Il était l’homme qu’il fallait pour ce genre de choses»[31].

Victor Chapot, proche conseiller du Président de la République de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, déclare, lui, avoir appris la mort de Robert Boulin à 9h du matin par un coup de téléphone d'Henri Martinet, un ancien collaborateur du ministre. Il se serait alors «précipité chez Giscard qui apprend la nouvelle au téléphone au même moment»[32]. Valéry Giscard d'Estaing, dans son livre de mémoires « Le pouvoir et la vie », dit avoir appris la mort de son ministre à 11h30 du matin.

[modifier] À propos du corps

Le corps est retrouvé bouche fermée, ce qui irait à l’encontre d’un suicide par noyade. Les enquêteurs ne s’intéressent pas à la position en « coffre de voiture » du corps, avec les jambes légèrement repliées et un seul bras levé, dont les rigidités semblent cassées.

Les partisans de la thèse du meurtre relèvent aussi que l'absence de vase et de boue sur le bas du pantalon et sur les chaussures indiquerait qu'il n'a pas pu entrer dans l'étang par ses propres moyens. Selon Madame Anzani[33], les pompiers ont traîné le corps sur le sol ce qui aurait eu pour effet de nettoyer le tout. Une boucle d’une des chaussures du ministre est manquante et ne sera jamais retrouvée.

Le gilet de Robert Boulin est entièrement décousu dans le dos mais les vêtements ne seront pas analysés durant l’enquête préliminaire. Le portefeuille est resté sec, mais aucune information ne fut donnée sur l’endroit où il a été retrouvé.

Il semble anormal que le corps une fois ramené sur la rive ait été déplacé avant que les 1e constatations n'aient été faites par un médecin-légiste.

[modifier] À propos de la voiture

Le toit de la voiture est légèrement ouvert alors que les portes de la voiture sont fermées à clé.

La voiture est sale et couverte de boue. Pourtant, elle se trouve non loin d’une route départementale et dans un chemin empierré, non boueux. Cependant selon, Georges Restoueix, garde forestier responsable du secteur nord de la forêt de Rambouillet de 1971 à 1991, officier de réserve, certifie qu’à l’époque un colonel à la retraite lui a confié avoir vu, vers 23 heures le 29 octobre 1979, au bord de la route, sur le terre plein au dessus de l’étang rompu, la voiture du ministre. Bien que celle-ci ait été retrouvée en contre-bas[34].

Divers éléments ne seront pas analysé : une tâche suspecte sur le tapis de sol, des traînées de doigts sur la carrosserie, mégots de gauloises[35]. Un dossier portant la mention « à n’ouvrir que sur ordre formel de ma part » est retrouvé vide dans la voiture du ministre.

Frédéric Mesnier, beau-frère de Bertrand Boulin, explique que le véhicule du ministre « avait été réparé sur l’aile arrière-gauche, ainsi qu’une partie de la jupe arrière », alors qu’officiellement la Peugeot 305 de Robert Boulin n’a jamais été accidentée[36].

Quand la voiture est rendue à la famille, celle-ci retrouve des cassettes de dictaphone sous la banquette arrière de la voiture, malgré la fouille préalable de la voiture lors de l'enquête.

[modifier] À propos de l'autopsie

Les photographies de l’identité judiciaire révèlent que Robert Boulin porte une entaille à la limite du poignet et de l’avant-bras droit. Il a été démontré que celui-ci ne s’était fait aucune blessure à cet endroit jusqu’au départ de son domicile. Ce fait n’a pas donné lieu à une analyse ou une expertise. L’ordonnance de non-lieu ne fait pas état de cette blessure.
L’ancien assistant des légistes bordelais ayant procédé à la deuxième autopsie du corps de Robert Boulin, le 16 novembre 1983. Il confie avoir été « surpris » et « choqué » par ce qu’il a clairement identifié comme une « trace de corde circulaire au poignet droit » de Robert Boulin. Il a également vu « un hématome derrière la boîte crânienne » du ministre : hématome gélatineux, bleuté, qui n'était pas un dépôt cadavérique. Selon lui, cette « face postérieure aplatie » ne peut s’expliquer par la position dans le cercueil. Sa conclusion est : « Pour moi, il a été assommé ! »[37].

Des épistaxis (saignements de nez) sont constatées à la sortie du cadavre de l’eau, ce qui serait la preuve de coups portés antérieurement à la mort.

Le médecin appelé sur les lieux signera le certificat de décès sans examiner le corps qui avait déjà été installé dans l’hélicoptère, pour son évacuation.[réf. nécessaire] C'est anormal s'il a signé le certificat sans vérifier lui-même le décès ; par contre vérifier le décès ne nécessite habituellement pas un examen approfondi.

Le corps reste plusieurs heures à l’Hôpital de la Salpêtrière en attendant une ambulance pour l’emmener à l’institut médico-légal. Le corps arrive nu à l’institut médico-légal.[réf. nécessaire]

La seconde autopsie découvrira des traces de violence pourtant aucune trace de sang n’aurait été constatée ni sur le costume ni sur les lieux de la découverte du corps. Un inspecteur de police a déclaré[réf. nécessaire] avoir constaté la présence d'un rocher dans l’étang rompu pour expliquer les traces de coup sur le visage. Or d'autres personnes présentes au moment de la sortie du corps et les photographies prises le jour même témoignent[réf. nécessaire] du contraire.

Le pharynx, le larynx et la langue ont été enlevés sans être examinés. Puis, ils ont disparu.

Aucune recherche de diatomées (micro-organismes à la surface de l’eau) n’est effectuée, ce qui aurait pu permettre de certifier, en cas de noyade, le lieu exact de celle-ci.

Non-réalisation, lors de l’autopsie de « crevés », c'est-à-dire d’incisions dans les téguments et les muscles qui permettent de retrouver les traces d’hématomes profonds ou les traces de piqûres.

[modifier] À propos des traces de Valium

À 9h45 une dépêche AFP annonce la mort de Robert Boulin par suicide aux barbituriques et à 12h le Procureur de Versailles parle de suicide.

Ces conclusions prématurées servent d'éléments aux partisans de la thèse du meurtre pour pointer un présumé complot, pointant le fait que le valium diminuerait la volonté et n'inciterait pas au suicide. Pourtant si le valium ne peut être la cause de la mort, il peut y avoir participé car il amoindrir les capacités de réaction de l'organisme, et donc notamment favoriser une noyade volontaire.

Des traces de Valium sont retrouvées dans le sang du ministre, mais aucune trace des comprimés de Valium n'est détectée, ni dans l’estomac, ni dans le tube digestif.[réf. nécessaire]

Aucun tube de comprimés de Valium n’a été retrouvé et les analyses ont démontré que la boîte de sucrettes, seule retrouvée sur les lieux, n’avait jamais contenu de Valium.

[modifier] À propos des circonstances

Le bristol

Un bristol retrouvé sur le tableau de bord de la voiture indique : « embrassez éperdument ma femme ». Ce bristol comporte deux écritures différentes, attribuées de manière non-certifiée[réf. nécessaire] à Robert Boulin. Aucune recherche d’empreinte sur le bristol ne sera effectuée. Il est aussi indiqué sur le bristol « la clé de ma voiture est dans ma poche droite » mais la clé est pourtant retrouvée par terre non loin de la voiture.

Circonstances

Quand Robert Boulin quitte, pour la dernière fois, son domicile vers 15h30, la corbeille à papier sous son bureau était vide.[réf. nécessaire] Pourtant, au début de la nuit, la famille retrouve dans cette même corbeille des papiers déchirés annonçant le suicide.
Le 29 octobre au soir, de nombreux « collaborateurs » et relations du ministre débarquent au domicile des Boulin et passent dans le bureau personnel du ministre. Notamment Guy Aubert, Roger Thiery et Patrice Blank, que Robert Boulin avait chargé des contacts avec la presse. L’enquête préliminaire ne jugera pas utile de les auditionner.

Aucune audition ne pourra être faite des policiers en faction devant le domicile de Neuilly de Robert Boulin. Quand le juge Corneloup a décidé de rechercher ces policiers pour les interroger afin de reconstituer précisément les allées et venues au domicile de Robert Boulin dans la soirée du 29 octobre, la police a tenté de cacher leur existence.[réf. nécessaire] Une fois prouvée la présence de ces policiers en faction 24h sur 24, ce sont les registres de présence du commissariat de Neuilly qui ont disparu.

Quelques jours après la disparition de Robert Boulin, « sur ordre de Paris » (sans informer, ni la famille du défunt, ni Monsieur Basty, le responsable du bureau libournais de Robert Boulin)[réf. nécessaire] toutes les archives du ministre entreposées à son domicile-bureau de Libourne sont transportées aux fins de destruction dans un établissement libournais spécialisé. Trois semaines plus tard, une nouvelle vague de destruction a été effectuée, sans que la famille n’en soit avisée. Les dossiers sont cette fois, transportés par des camions de gendarmerie.[réf. nécessaire]

Dans les jours qui suivirent le décès, deux inspecteurs de Police arrivent à minuit au domicile du maire de Saint-Léger-en-Yvelines. Ils lui demandent de les accompagner à la mairie, en pleine nuit, afin de leur donner accès au registre d’état civil, où sont inscrits l’heure et le jour de la mort de Robert Boulin.[réf. nécessaire] Peu après, Max Delsol, inspecteur chargé de la protection de Robert Boulin depuis 18 ans, est venu chercher le gendre du ministre, Éric Burgeat, pour l’emmener dans une voiture de la police judiciaire de Versailles à la mairie de Saint-Léger-en-Yvelines afin de lui faire contresigner le registre d’État civil, où le jour et l’heure de décès avaient été modifiées. Quand, quelques années plus tard, la famille a porté plainte pour « faux en écriture publique », elle a été déboutée sur l’argument que la famille aurait ainsi cautionné les ratures portant sur l’heure et le jour du décès. On concéda à la famille Boulin que le faux en écriture privé était constitué mais le délai de prescription de ce délit était écoulé.[réf. nécessaire]

[modifier] À propos des courriers

Robert Boulin le 29 octobre écrit une lettre, constituée d'éléments de son dossier sur la défense de Ramatuelle. En fin de matinée, il envoie son officier de sécurité, l’inspecteur Autié, remettre ce document en mains propres à Monsieur Patrice Blank, son conseiller pour la presse, et Maître Alain Maillot, son avocat. Ces deux lettres ne seront réclamées que des années plus tard par la justice.

La lettre dite posthume comportant quatre feuillets, reçue par plusieurs destinataires (Alain Peyrefitte[38], Gérard César, Jacques Chaban-Delmas[39], Pierre Simon[40]) reprend pour l’essentiel un argumentaire sur l’affaire de Ramatuelle. La première phrase de la première page, « j’ai décidé de mettre fin à mes jours » est décalée horizontalement et verticalement du texte. Or cette phrase, ainsi que les quatre dernières lignes, elles-mêmes isolées sur un dernier feuillet séparé, sont les seuls passages de la lettre à faire référence à une intention suicidaire.[réf. nécessaire] L’original de ces lettres dites posthumes est resté introuvable. Françoise Lecomte, ancienne secrétaire du ministre, témoigne que le jour même de sa mort, le 29 octobre 1979, Robert Boulin lui fait taper une lettre qui ressemble mot pour mot à la lettre posthume attribuée, un peu plus tard, au ministre, excepté les mentions suicidaires du début et de la fin[41]. Toutes les lettres sont des photocopies à l’exception de quelques mots manuscrits et de la signature. Les lettres dites posthumes sont tapées sur un papier à en-tête obsolète du « Ministère du Travail » que Robert Boulin n’utilisait plus à cette époque, ayant à sa disposition le nouveau papier à en-tête du « Ministère du Travail et de la Participation ». Il est possible qu'il ait gardé l'ancien papier comme brouillon. Le rouleau encreur de la machine à écrire du bureau de Robert Boulin, où aurait pu être tapées ses lettres dites posthumes, ne fut pas saisi immédiatement. L’inspecteur qui interroge Éric Burgeat, le 30 octobre 1979, tape sa déposition sur la machine du ministre[42]. Elle sera saisie plus tard, et disparaîtra dans les locaux de la police judicaire sans avoir été analysée.

[modifier] À propos de la version du suicide

Selon Fabienne Boulin-Burgeat, fille de Robert Boulin, il est établi par les auditions que le corps du ministre portait des traces de coups et « preuve est faite » que des preuves ont été dissimulées avant l'enquête judiciaire.
« De nouveaux témoignages confirment que Robert Boulin a été assassiné, victime d'un complot politique. (...) Nous ne cessons de rassembler les preuves tangibles que mon père a été assassiné et je vois mal comment la justice de la République pourrait continuer à les dénier », a-t-elle déclaré le 16 avril 2007[43].

Le journaliste Philippe Alexandre ne croit plus aujourd’hui à la thèse du suicide : «C’est une affaire vraiment TRÈS politique, dit-il. L’élimination de Robert Boulin est un fait politique extrêmement important. Et ça, j’ai mis du temps à m’en apercevoir. »[44].

Maurice Robert (mort le 9 novembre 2005), ancien membre du SDECE, proche de Jacques Foccart, chargé du service « Afrique » chez Elf, ambassadeur au Gabon en novembre 1979, estime qu’il s’agit de l’ «un des crimes les plus mystérieux. La version du suicide ne tient pas la route, dit-il. Boulin a été tué. Assassiné. Dans cette affaire, il y a des gens tout à fait douteux.»[45].

[modifier] Notes et références

  1. Le scellé contenant le sang de Robert Boulin est volé sans effraction dans les locaux mêmes de l’institut médico-légal. L’enquête effectuée après dépôt de plainte par l’expert responsable de l’institut médico-légal n’est pas versée au dossier pénal et n’a pas abouti.
  2. abc Le Préfet de police de Paris, Monsieur Jean Daubigny, ordonne la destruction de la série bis des prélèvements. La destruction est exécutée par Michelle Rudler, directrice de l’institut médico-légal, sans que la famille ni le magistrat instructeur n’en soient avertis alors que seule l'autorité judiciaire est habilitée à prendre cette décision. Un courrier de l’expert de l'institut médico-légal dépositaire des scellés, le Professeur Roger Le Breton, avait pourtant averti le préfet Jean Daubigny de toutes ces modalités et insistait sur la nécessité de conserver ces prélèvements. La partie civile porte alors plainte pour « destruction de preuves ». La justice reconnaîtra l’élément de fait (les preuves ont bien été detruites) et la demande fondée en droit (les pièces ne devaient pas être détruites), mais la partie civile sera déboutée, « l’intention de nuire » n’étant pas reconnue.
  3. deux fractures, une du maxillaire d’un centimètre de large, l’autre au nez ainsi que huit hématomes
  4. Lors de la première autopsie, le Procureur de la République ordonne que l’autopsie de crâne ne soit pas pratiquée mais demande la recherche de traces de projectile
  5. René Raynaud, ancien directeur de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière où transite la dépouille, a vu le corps de Robert Boulin. Il a constaté des « blessures » sur le visage « gonflé », tout comme sur « l'ensemble du corps », des blessures « à la limite de plaies. » Avec les professeurs Lascar et Viars, ils se sont alors demandé si Boulin « n'avait pas reçu des coups ». (« Un homme à abattre », pages 182-183)
  6. Un proche d’Henri Tournet se dit prêt à témoigner à visage découvert devant un juge d’instruction sur le fait qu’ «un membre de l’institut médico-légal lui avait avoué qu’on avait maquillé le corps de Robert Boulin pour le montrer à la famille.». (« Un homme à abattre », p. 230)
  7. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p. 186 et 205, Fayard, Paris, 2007
  8. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p. 357-358, Fayard, Paris, 2007
  9. Toutes les enveloppes retrouvées des lettres dites posthumes font le même poids, alors que selon la déposition du postier de Montfort-l'Amaury où Robert Boulin aurait déposé ces lettres, certaines faisaient moins de 20 grammes et d’autres plus de 20 grammes.
  10. « Le faux suicide de Robert Boulin »
  11. L’ancien responsable du laboratoire de toxicologie de la Préfecture de police de Paris, qui a analysé les prélèvements toxicologiques de Robert Boulin bat en brèche la version du suicide et réfute les arguments utilisés par Martine Anzani pour expliquer la localisation des lividités cadavériques, dans le livre de Roger Lebreton et Juliette Garat, Interdit de se tromper : 40 ans d'expertise médico-légales, Plon, Paris, 1993
  12. Francis Christophe, L'affaire Boulin, 20 ans après : le grand maquillage, Golias magazine, no 69, novembre-décembre 1999
  13. « Robert Boulin : le suicide était un crime » reportage de Canal+ de 2002
  14. «Un silence trop lourd »
  15. « Robert Boulin : un homme à abattre », rediffusé le 18 avril 2004
  16. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p. 326, Fayard, Paris, 2007
  17. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p. 330, Fayard, Paris, 2007
  18. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.323, 367-368, 383-395, 390, Fayard, Paris, 2007
  19. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.215, Fayard, Paris, 2007
  20. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.215-216, Fayard, Paris, 2007
  21. «Un silence trop lourd », journal Sud Ouest du 13 décembre 2002
  22. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.254, Fayard, Paris, 2007
  23. Colette Boulin sur TF1 en mai 1983
  24. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.254-260, Fayard, Paris, 2007
  25. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, Fayard, Paris, 2007
  26. Yann Gaillard, Adieu Colbert, 2000
  27. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p. 239-240, Fayard, Paris, 2007
  28. Raymond Barre, L'Expérience du Pouvoir, (entretiens avec Jean Bothorel), page 175, Fayard
  29. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.241-242-243, Fayard, Paris, 2007
  30. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.242-243, Fayard, Paris, 2007
  31. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.243-244-245, Fayard, Paris, 2007
  32. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.250, Fayard, Paris, 2007
  33. présidente de la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris, dans son ordonnance de non-lieu en 1992
  34. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.216, Fayard, Paris, 2007
  35. Robert Boulin ne fumait pas de cigarettes
  36. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.220, Fayard, Paris, 2007
  37. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.180, 192-193 Fayard, Paris, 2007
  38. alors Garde des Sceaux
  39. Pierre Pascal, ancien conseiller spécial de Jacques Chaban-Delmas précise que la lettre est arrivée le mardi 30 octobre à 9h30 du matin. (« Un homme à abattre », p. 278)
  40. l’ami franc-maçon de Robert Boulin, explique que le jour de la découverte du corps, «le procureur ou le commissaire de Versailles» l’appelle «le matin» pour lui dire qu’il va «recevoir au courrier du soir une lettre de Boulin.» (« Un homme à abattre », p. 277)
  41. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.301-304, Fayard, Paris, 2007
  42. comme l’indique la déposition elle-même
  43. le Figaro, 16 avril 2007
  44. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.324, Fayard, Paris, 2007
  45. Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, p.421, Fayard, Paris, 2007

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Benoit Collombat, Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, Fayard, Paris, 2007
  • Hamedi Karine, « Scandale et suicide politiques. Destin croisé de Pierre Bérégovoy et Robert Boulin », Thèse de sciences politiques, L'harmattan, mai 1999, ISBN 2-7384-7818-2
  • Christophe Deloire, Cadavres sous influence : les morts mystérieuses de la Ve République, Edition Jean-Claude Lattès, Paris, 2003.
  • François-Xavier Verschave, Noir silence, Les arènes, Paris, 2001.
  • Pierre Péan, L'homme de l'ombre, éléments d'enquête autour de Jacques Foccart, Fayard, Paris, 1990
  • Patrick Rambaud, Mort d’un ministre, Grasset, 1985.