Adam Dollard des Ormeaux

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Statue de Dollard des Ormeaux au parc Lafontaine
Statue de Dollard des Ormeaux au parc Lafontaine

Adam Dollard, sieur des Ormeaux (Dollard des Ormeaux), est un héros de la Nouvelle-France né en 1635 et décédé en mai 1660. Il est considéré comme l'un des sauveurs de la Nouvelle-France.

Sommaire

[modifier] Biographie

C'est en 1658, à l'âge de 23 ans, que Dollard des Ormeaux arriva en Nouvelle-France. Il est officier de la garnison du fort de Ville-Marie. Maisonneuve le recrute et lui concède également une terre pour qu'il s'établisse en ces lieux.

Le nom du jour férié québécois "Fête de Dollard-des-Ormeaux" a été changé pour la "Fête des Patriotes" (lundi précédant le 25 mai). En Ontario français, "Fête de Dollard" est toujours utilisé par les Franco-ontariens en dépit du nom officiel de ce même lundi, "Fête de la Reine" ("Victoria Day" en anglais), officiellement reconnu par le gouvernement de l'Ontario.

[modifier] L'invasion de 1660

Le tout commença lorsqu'un prisonnier iroquois, torturé, fit office de délateur et confia aux Français que les Iroquois planifiaient une invasion de la Nouvelle-France dans une optique de vengeance.

Devant la menace d'une invasion iroquoise de la Nouvelle-France, Dollard parti de Ville-Marie avec à ses côtés 16 volontaires de condition modeste (cultivateurs, artisans) pour se rendre en un lieu appelé le fort du sault de la chaudière. C'est en fait un ancien avant-poste huron déserté depuis longtemps et délabré composé de troncs d'arbres. Après avoir renforcé la palissade, il s'installa avec ses compagnons en attendant l'attaque imminente. Ces derniers furent rejoints rapidement par quelque 40 Hurons.

Deux canots d'éclaireurs iroquois, dont le nombre est incertain, mais situé entre 4 et 15, furent aperçus, Dollard planifia une embuscade un peu plus loin au portage de la rivière; celle-ci fut un succès. Par contre, celle-ci était une prémisse à l'attaque de plus en plus imminente. C'est alors plus de 50 canots iroquois qui vinrent, soit plus de 200 Iroquois qui attaquèrent le fort, fusil à la main.

Devant le danger les Français et les Hurons se tapirent dans le fort avec vivres et munitions, mais sans eau. Ceux-ci repoussèrent les nombreuses vagues d'Iroquois qui tentèrent de détruire le fort. Face à celles-ci les Français se démarquèrent en suprématie.

Suite aux nombreuses attaques, les Iroquois assiégèrent le fort, fusil à la main. Ils furent bientôt rejoints (après 8 jours) par 500 Agniers et 50 Oneiouts, tous Iroquois. Certains Hurons désertèrent pour se joindre aux Iroquois face à l'ampleur de l'assaut. Les autochtones sous le régime français n'ayant pas droit aux fusils, ceux-ci se sentirent grandement désavantagés.

C'est vraisemblablement une grenade artisanale destinée aux Iroquois qui fît la défaite des Français, Dollard périt à ce moment. Les survivants, blessés, furent torturés ou menés au bûcher (tradition ancestrale pour les guerriers iroquois). Néanmoins, les Iroquois ayant perdu un si grand nombre d'hommes contre un si petit nombre de guerriers français renoncèrent à leur invasion de la Nouvelle-France.

Dollard des Ormeaux est donc célèbre pour avoir repoussé avec une poignée d'hommes l'invasion iroquoise de 1660.

Pour ce qui est de la version historique de ce mythe, les travaux ne permettent pas de corroborer ces faits. Certains autres éléments textuels supposent d'ailleurs que Dollard n'ait pas été envoyé pour défendre la colonie et qu'il soit parti, au contraire, de son propre chef, à la tête d'un petit groupe de Français, à la rencontre d'un convoi d'Amérindiens alliés des Français. Ce convoi transportait des marchandises (des fourrures, surtout) qui n'avaient pas été livrées depuis plusieurs mois (on parle de près de deux ans), en raison des guerres avec les Iroquois. Dollard aurait donc décidé de s'emparer du butin avant que les Amérindiens ne se soient rendus au poste de traite français. Malheureusement, un fort contingent iroquois auraut eu la même idée et le hasard fit que Dollard trouva les Iroquois avant les Amérindiens alliés des Français. Ainsi, retranché dans un fort, il aurait fait feu sur un parlementaire iroquois venu négocier leur reddition (les Iroquois vendaient les prisonniers français, lesquels étaient rachetés à prix d'or par la colonie), le tuant, ce qui aurait déclenché les hostilités, courtes et inutiles. Dollard serait donc en fait un pirate malchanceux et, de surcroît, maladroit avec les barils de poudre, mais encensé par les autorités religieuses, avides de héros et de martyres propres à stimuler le sentiment patriotique et religieux.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes


[modifier] Bibliographie

  • Aurélien Boisvert. Dollard : ses compagnons et ses alliés : selon les textes du XVIIe siècle, Sillery : Septentrion, 2005, 274 p. ISBN 2-89448-406-2
  • André Vachon. « Dollard des Ormeaux, Adam », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, University of Toronto et Université Laval, 2000
  • Patrice Groulx. Pièges de la mémoire : Dollard des Ormeaux, les Amérindiens et nous, Hull : Vents d'Ouest, 1998, 436 p.
  • Robert Hollier. Dollard : héros ou aventurier?, Montréal : les Editions de l'Horizon, 1963, 125 p.
  • Adrien Pouliot, Silvio Dumas. Le Vrai sens de l'exploit du Long-Sault, Québec : Revue de l'Université Laval, 1962, 80 pages
  • Lionel Groulx. Dollard est-il un mythe?, Montréal : Fides, 1960, 57 p.
  • Roland Labrosse. Dollard et Lambert Closse, Montréal, s.n., 1941, 31 p.
  • Lionel Groulx. Le Dossier de Dollard : la valeur des sources, la grandeur du dessein, la grandeur des résultats, Montréal : l'Imprimerie populaire ltée, 1932, 18 p.
  • Hervé Gagnier. Dollard : pièce en trois actes et cinq tableaux, Montréal : Imprimerie des éditeurs limitée, 1922, 79 p.
  • Édouard-Zotique Massicotte. Dollard Des Ormeaux et ses compagnons : notes et documents, Montréal : Le Comité du Monument Dollard Des Ormeaux, 1920, 91 p. (en ligne)
  • Étienne-Michel Faillon. L'Exploit de Dollard. Récit de l'héroïque fait d'armes du Long-Sault, d'après les relations du temps, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1920, 32 p.
  • Lionel Groulx. Si Dollard revenait... : conférence prononcée sous les auspices du Cercle catholique des voyageurs de commerce de Montréal, Montréal : Bibliothèque de l'Action française, 1919, 24 p.
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