Accord de libre-échange nord-américain

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Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)

Création 1er janvier 1994
Type Zone de libre-échange
Membre(s) Canada Canada
États-Unis États-Unis
Mexique Mexique
Site web nafta-sec-alena.org

L’ALÉNA ou Accord de libre-échange nord-américain (en anglais, North American Free Trade Agreement abrégé en NAFTA, en espagnol TLC: Tratado de Libre Comercio ou TLCAN: Tratado de Libre Comercio de América del Norte) est un traité créant une zone de libre-échange entre les trois pays d'Amérique du Nord : le Mexique, les États-Unis et le Canada. Il est entré en vigueur le 1er janvier 1994.

Sommaire

[modifier] Historique

Les négociations ont été lancées par le gouvernement des États-Unis sous la présidence de George Bush père, avec le représentant du gouvernement canadien, Brian Mulroney et son homologue mexicain, le président Carlos Salinas de Gortari.

Bien qu'il soit en partie une réponse au Traité de Maastricht, signé le 7 février 1992, l'ALÉNA, qui avait commencé par l'établissement d'un Marché commun, n'a pas vocation à créer des institutions supranationales à pouvoir législatif, comme l'Union européenne, étant plus proche d'un traité international d'ordre économico-financier. Depuis son instauration, la plupart des produits grand public du continent nord-américain sont livrés avec des informations en trois langues : anglais, espagnol et français.

[modifier] Résultats

L'ensemble des exportations canadiennes et mexicaines aux États-Unis ont plus que triplé depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA en 1994.

Les exportations canadiennes aux États-Unis en 2006 représentent 302 milliards de dollars américain soit 75 % de l'ensemble des exportations du Canada.

Les exportations mexicaines aux États-Unis en 2006 représentent 198 milliards de dollars soit 79 % de l'ensemble des exportations du Mexique.

Les États-Unis exportent à la méme date 380 milliards de dollars de marchandises à ses partenaires de l'ALENA [1].

[modifier] Critiques

Les gouvernements américains s'étant succédé depuis sa ratification ont toujours souhaité l'étendre à tout le continent sous le nom de Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA). Cependant, une telle extension rencontre de une certaine opposition en Amérique du Sud. Ainsi, au Mexique, l'Armée zapatiste de libération nationale, groupe rebelle antimondialiste ont affiché leur désaccord en organisant, le jour de la mise en vigueur de l'ALÉNA, une insurrection indigène.

L'ALÉNA est aussi confronté à l'opposition de groupes altermondialistes, luttant plus généralement contre le libre-échange, qui sous sa forme actuelle se limite uniquement à des zones commerciales et traités économiques et ne permet, selon eux, qu'aux biens et services marchands de circuler librement, sans accorder les mêmes droits aux populations. L'égalité en droits ne pourrait donc être obtenue que par des accords politiques ainsi qu'un codéveloppement, et non par une action libre du marché.

Sur le plan national aux États-Unis, le réformateur Ross Perot, deux fois candidat à l'élection présidentielle où il obtient en 1992 le score de 18,9% des voix, a activement lutté contre ce traité. Le parti réformateur, dont il a été le leader, milite aujourd'hui encore pour son abrogation et a fortiori contre son extension.

Certaines critiques[réf. nécessaire] aux États-Unis, non étayées par la réalité économique selon plusieurs experts[réf. nécessaire], lui reprochent d'avoir délocalisé les emplois bien payés de ce pays au Canada et au Mexique, de ne pas avoir fait grand-chose pour les ouvriers américains, d'être responsable de la stagnation économique dont souffre la classe moyenne américaine et d'avoir causé la montée des inégalités salariales.

En février 2008, lors de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2008, Hillary Clinton et Barack Obama ont déclaré souhaiter une application plus stricte des accords connexes portant sur les conditions de travail et l'environnement [2].

David Emerson (ministre canadien du Commerce international) répond que les problèmes économiques actuels des États-Unis ne découlent pas de l'ALENA mais de la crise des subprimes et qu'« il n'y a pas de doutes que si l'ALENA est rouvert, nous aurions notre liste de priorités »[3].

De son côté, John McCain, le candidat républicain aux élections présidentielles, déclare le 26 mars 2008 vouloir négocier un traité de libre échange avec l'Union européenne[4].

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et sources

  1. Les accords de libre-échange entre les États-Unis et divers pays du monde, Département d'État des États-Unis, mars 2008
  2. (fr) Les candidats à la présidence des États-Unis attaquent l'ALENA, 2 mars 2008, Bureau des programmes d'information internationale du département d'État
  3. (fr) La Presse Canadienne : Emerson répond à Clinton et Obama qui veulent rouvrir l'ALENA
  4. (fr)McCain pour un accord de libre-échange entre l'UE et l'Alena, Libération, 27 mars 2006

[modifier] Liens externes