Évolution insulaire

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Squelette d'éléphant nain crétois.
Squelette d'éléphant nain crétois.

L'évolution insulaire caractérise la modification spécifique de certaines espèces endémiques, isolées — en particulier, mais pas nécessairement — sur des îles.

Ces espèces, à l'aspect similaire à leur ancêtre, ont varié en étant isolés de celui-ci.

Il existe plusieurs types d'évolution insulaire : le gigantisme insulaire où la nouvelle espèce est plus grande que son ancêtre et le nanisme insulaire où la nouvelle espèce est plus petite que celui-ci.

Sommaire

[modifier] Taille

[modifier] Gigantisme insulaire

Dans le cas du gigantisme insulaire, la nouvelle espèce est nettement plus grande que son ancêtre : cela est généralement expliqué par l'absence de certains de ses prédateurs dans son environnement isolé.

Parmi les cas de gigantisme, on peut citer Leithia melitensis, rongeur de Malte, proche du loir commun mais dont le crâne est quatre fois plus long.

[modifier] Nanisme insulaire

Dans le cas du nanisme insulaire, la nouvelle espèce est plus petite que son ancêtre ; cela est expliqué soit par l'absence de certains prédateurs rendant l'avantage de la taille inutile, soit par la difficulté pour un grand animal de trouver suffisamment de nourriture.

[modifier] Exemples

Parmi les cas de nanisme, on peut citer le cas de l'éléphant nain de Sicile, dont les crânes fossilisés sont peut-être à l'origine de la légende du Cyclope, de l'Homo floresiensis, probablement issu de l'homo erectus, sur l'île de Florès, le stégodon, éléphant nain de la même île de Florès, ou encore le mammouth nain de l'île Wrangel.

[modifier] Compatibilité entre nanisme et gigantisme

Le grand public s'étonne parfois de voir cohabiter deux cas aussi opposés d'évolution sous la pression d'un même environnement (l'insularité). Les scientifiques concernés considèrent que la compatibilité est assurée par la manière différente dont l'environnement fait pression sur des espèces de taille différente au départ.

Ainsi, on considère que le nanisme s'applique à des espèces généralement plus grandes qu'un chien moyen et que le gigantisme touche surtout des espèces plus petites que cette taille. Cela expliquerait la présence simultanée sur l'île de Florès de cas de nanismes comme l'Homo floresiensis et le stégodon, et de gigantisme comme le rat Papagomys.

[modifier] Hypothèse pour expliquer le nanisme et le gigantisme insulaires

Dans les continents, les grands prédateurs (lion..) font subir une pression de sélection sur les herbivores. Cette pression de sélection maintiendrait les tailles les plus adpatées pour échapper à la prédation[1]:

  • taille grosse ( éléphant), qui confère une certaine puissance, et une plus grande difficulté à être maîtrisé par un prédateur.
  • taille petite (gerbille, lapin ), qui permet de se dissimuler dans des cachettes que le prédateur ne peut pénétrer.

Sur une île, une population de gros prédateurs ne pourrait pas se maintenir du fait du faible renouvellement des populations d'herbivores. La pression de sélection s'étant amoindrie:

  • les gros herbivores auraient acquis au fil des mutations une taille moins grande (nanisme des éléphants de Crète)
  • Les petits herbivores deviennent moins petits (gigantisme).

[modifier] Autres

D'autres évolutions que le nanisme ou le gigantisme peut avoir lieu dans les zones isolées. Ainsi, des cas de paedomorphose, conservation d'un aspect juvénile, et de péramorphose peuvent aussi avoir lieu.

[modifier] Notes

  1. Chap. 12.IV, du Précis d'écologie, Robert Dajoz

[modifier] Voir aussi