Ésotérisme

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Est ésotérique une idée, un acte, une œuvre proposant une interprétation du monde, d’une part occulte, symbolique, spirituelle, d’autre part secrète, réservée à un nombre restreint d’« initiés ».

L’ésotérisme est un système d’enseignements qui permettrait à l’homme de s’initier à des domaines mystérieux et sacrés, révélés par des symboles et connus par de rares initiés. Il se caractérise, au niveau collectif, par de vastes courants d’idées, et, au niveau individuel, par une connaissance initiatique qui évolue en fonction du niveau de conscience de l’initié.

Souvent, mais pas toujours, l’ésotérisme double ces doctrines spirituelles d’exercices spirituels destinés à un perfectionnement de soi, comme la méditation, la contemplation. Par exemple, Rudolf Steiner, dans une conférence intitulée Base pour une formation ésotérique recommande six exercices, pendant moins d’un mois et dans l’ordre : contrôle de la pensée, initiative dans l’action, égalité d’humeur, positivité, absence de préjugés et équilibre intérieur.[1] L’initié peut ainsi se parfaire au moyen de pratiques rituelles, tant individuelles que collectives.

Quand l’aspect pratique domine, on parle plutôt de Magie. Par ailleurs, certains mouvements sectaires s’appuient sur des textes à teneur ésotérique.

Sommaire

[modifier] Pistes

Devant un sujet aussi difficile, mieux vaut suivre plusieurs approches, diverses pistes : étymologie, définitions, origines, images, modèles.

[modifier] Piste de l’étymologie

L’étymologie fait de l’ésotérisme la doctrine des choses intérieures, donc secrètes et spirituelles. L’adjectif grec "ésotérique" (ésôterikós, έσωτεριkós), en effet, vient du grec εσώτερoς (esôteros), qui signifie « intérieur » (comparatif de έσω « là-dedans »)[2]. D'autre part, le sens est lié aux écoles philosophiques grecques, surtout au pythagorisme qui distinguait entre disciples initiés (les ésotériques) et non initiés, entre enseignements oraux, réservés à quelques privilégiés, et enseignements communs, ouverts à tous. On repère le mot, pour la première fois, chez un auteur comique, Lucien de Samosate, dans Sectes à l'encan (traduit aussi Philosophes à vendre), vers 166 [1][3]. Le nom esôterismόs (εσωτερισμός) appartient au grec moderne.

L'adjectif "ésotérique" émerge, en français, en 1752, dans le Supplément du Dictionnaire de Trévoux : "Ézotérique, adj. Ce qui est obscur, caché, et peu commun. Les ouvrages ézotériques des Anciens ne pouvaient s'entendre, s'ils n'en donnoient eux-mêmes l'explication."[4] Le nom "ésotérisme", en français, date de 1828 : il apparaît chez l’historien Jacques Matter, dans un livre qui parle d’ésotérisme chrétien, Histoire critique du gnosticisme, p. 83.[2][5].

En anglais, "esoteric" apparaît en 1701, comme nom, dans l' History of Philosophy de Thomas Stlanley, à propos des disciples de Pythagore : The Auditors of Pythagoras (...) were of two sorts : Exoterick and Esoterick ; le mot esotericism naît en 1846.

[modifier] Piste des définitions

Toute définition entoure l’idée d’ésotérisme de diverses notions. On peut privilégier le mystère, le côté occulte du monde, et ce mystère persiste même chez les initiés, ou bien on peut privilégier le secret, le côté réservé d'un enseignement spirituel ou d'une organisation initiatique, mais ce secret n'existe que pour les profanes.

Voici les définitions de deux ésotéristes, c’est-à-dire de gens adeptes de l’ésotérisme, René Guénon et Robert Amadou.

René Guénon (1886-1951), considéré par beaucoup comme une autorité de l’ésotérisme[6], pense toujours l’ésotérisme en opposition avec l’exotérisme ; pour lui, l’ésotérisme est du domaine de l’intérieur pour un public restreint, l’exotérisme est du domaine de l’extérieur pour un public ouvert, avec, parfois l’opposition entre une expression à tous vents et un enseignement de bouche à oreille : « Nous avons signalé la distinction (...) entre deux aspects d’une même doctrine, l’un plus intérieur et l’autre plus extérieur (...). L’exotérisme, comprenant ce qui était élémentaire, plus facilement compréhensible, et par conséquent susceptible d’être mis plus largement à la portée de tous, s’exprime seul dans l’enseignement écrit ; l’ésotérisme, plus approfondi et d’un ordre plus élevé, et s’adressant comme tel aux seuls disciples réguliers de l’école, préparés tout spécialement à le comprendre, n’était l’objet que d’un enseignement purement oral."[7]

Robert Amadou (1924-2006), qui a beaucoup réfléchi sur le sujet, ne distingue pas les mots « ésotérisme », « occultisme », « gnose », il s’arrête à l’idée, à une doctrine, celle de l’unité universelle. Que dit-il ? « L’occultisme est l’ensemble des théories et des pratiques fondées sur la théorie des correspondances selon laquelle tout objet appartient à l’ensemble unique et possède avec tout autre élément de cet ensemble des rapports nécessaires, intentionnels, non temporels et non spatiaux. »[8] Plus tard, Amadou déclare : « La gnose dont je parle et à laquelle je me voue et à laquelle j’invite est une connaissance, nullement exclusive de l’amour, bien au contraire, qui possède dans sa perfection – la gnose est une connaissance parfaite – quatre traits principaux pour la spécifier : elle est religieuse, traditionnelle, initiatique et universelle.»[9]

Passons aux définitions de deux ésotérologues, c’est-à-dire de spécialistes de l’ésotérisme.

Antoine Faivre est le premier à ancrer véritablement l’étude de l’ésotérisme dans une recherche universitaire académique, internationale[10]. Il propose ceci : « Le mot 'ésotérisme' revêt quatre significations différentes. (...) 1. Pour les libraires ou les éditeurs, 'ésotérisme' sert de mot générique pour tout type de littérature relevant du paranormal, des sciences occultes, de diverses traditions de sagesse exotique, etc. 2. Le mot 'ésotérisme' évoque l’idée d’enseignements secrets (…). 3. Le mot 'ésotérisme' renvoie aussi au 'centre' de l’Être, celui de l’Homme, de la Nature ou de Dieu ; par exemple le 'Dieu ésotérique' de Franz von Baader est le Dieu caché (…). 4. Enfin, dans notre champ de recherches, le mot 'ésotérisme' renvoie à un ensemble de courants spirituels [hermétisme, kabbale chrétienne...], qui ont un certain air de famille."[11]

Pierre A. Riffard : « 1. L’ésotérisme d’un élément désigne le caractère ésotérique de cet élément. Mais à quelle acception d’ésotérique renvoie-t-on ? interne ? réservé ? gnostique ? hermétique ? occulte ? restreint ? technique ? abstrus ? Parlant de L’ésotérisme de Dante (1925), Guénon vise principalement les procédés hermétiques d’occultation des initiés du Moyen Âge et de la Renaissance. On devrait parler d’ésotéricité. 2. Un ésotérisme est un enseignement occulte, doctrine ou théorie, technique ou procédé, d’ordre méta-physique, d’intention initiatique. Le druidisme, le Compagnonnage, l’alchimie sont des ésotérismes. 3. L’Ésotérisme constituerait la totalité des connaissances et pratiques ésotériques regardées comme un ensemble un, comme une Tradition unique, universelle. 4. Enfin, on entend par 'ésotérisme' [ou 'ésotéricisme'] la doctrine qui rejette la vulgarisation des enseignements ésotériques, la théorie de la discipline de l’arcane, le principe d’après lequel il convient de ne pas communiquer à n’importe qui et n’importe comment les mystères.»[12]

[modifier] Piste des origines

Les débuts de l’ésotérisme se perdent dans la nuit des temps et dans l’obscurité des interprétations. Il semble que, dès le paléolithique, l’homme s’intéresse à la vie après la mort (90000 av. J.-C.)[13], aux amulettes (35000 av. J.-C.), aux orientations solsticiales (16000 av. J.-C. ?)[14], peut-être au chamanisme (32000-10000 av. J.-C.).[15] [3]

Mais la notion d'ésotérisme ne prend corps qu'en Grèce, avec les orphiques et les pythagoriciens, à partir de 560 av. J.-C.[16] On attribue à Orphée cette parole : "Je vais chanter pour les initiés. Mettez des portes devant vos oreilles, profanes."[17] Cette exclusion des profanes s'accompagne d'une révélation pour les initiés, donnée sous forme de mythes : "Zeus fut le premier à venir à l'être, Zeus à la foudre éclatante est le dernier, Zeus est la tête, Zeus est le milieu, Zeus est la destinée puissante..." Et les orphiques se structurent en organisations initiatiques, qui pratiquent "le culte secret de Dionysos"[18] et, au quotidien, adoptent un "mode de vie orphique", avec régime végétarien, vêtements blancs...

[modifier] Piste des images

Les métaphores, les comparaisons, comme les dessins, les peintures parlent de l'ésotérisme comme d'un œuf originel et plein, d'un château, d'un labyrinthe, d'une perle...

Noix (Juglans regia)

Guénon a son image préférée : « L’écorce et le noyau (El-Qishr wa el-Lobb). Ce titre, qui est celui d'un des nombreux traités de Mohyiddîn Ibn 'Arabî, exprime sous une forme symbolique les rapports de l'exotérisme et de l'ésotérisme, comparés respectivement à l'enveloppe d'un fruit et à sa partie intérieure, pulpe ou amande. L'enveloppe ou l'écorce (el-qishr) c'est la sharî'a, c'est-à-dire la loi religieuse extérieure, qui s'adresse à tous et qui est faite pour être suivie par tous. Le noyau (el-lobb), c'est la haqîqa, c'est-à-dire la vérité ou la réalité essentielle. Dans un autre symbolisme, sharî'a et haqîqa sont aussi désignées respectivement comme le 'corps' (el jism) et la 'moelle' (el-mukh), dont les rapports sont exactement les mêmes que ceux de l'écorce et du noyau ; et sans doute trouverait-on encore d'autres symboles équivalents à ceux-là. Ce dont il s'agit, sous quelque désignation que ce soit, c'est toujours l' 'extérieur' (ez-zâhir) et l' 'intérieur' (el-bâtin), c'est-à-dire l'apparent et le caché.»[19]

[modifier] Piste des modèles

Vu le foisonnement du monde ésotérique, tout le monde s'en tient à quelques figures, à un cas ou deux. Qu'est-ce qui émerge le plus souvent ? Pêle mêle, on pense à Nostradamus, à l'astrologie, à la Grande Pyramide, au chamane toungouse, à la transmutation alchimique, à Stonehenge, au Da Vinci Code, au saint Suaire de Turin, au nombre d'or, à Faust, au solstice d'été, au feng-shui, à la réincarnation, au yoga, à René Guénon... On n'a pas là un bric à brac mais une collection. Chacune de ces choses ou de ces personnes, de ces évènements, de ces connaissances ou de ces techniques ressemble un peu aux autres. Chacun échappe à une analyse scientifique, chacun fascine. Qu'on prenne l'un d'entre eux comme modèle d'ésotérisme, exemple ou type, et l'on peut remonter aux principes de l'ésotérisme : ils sont tous mystérieux et développent notre imagination ou notre esprit. Seulement si l'on veut accéder de la simple fascination à une connaissance approfondie, il faut passer par une école, ou une doctrine qui donnera des clefs : il faut passer par un ésotérisme pour comprendre les choses ésotériques. On tombe peut-être là dans un cercle vicieux.

[modifier] Ésotérisme et exotérisme, ésotérisme ou occultisme

À l'origine, l'ésotérisme désigne un enseignement professé soit à l'intérieur d'une organisation initiatique (comme les Mystères d'Éleusis) soit auprès d'un maître spirituel (comme Pythagore).

Communément, le terme "ésotérisme", connaissance occulte réservée à des initiés, se comprend par rapport à son contraire, l'"exotérisme". L'exotérisme correspond aux croyances, rites et enseignements véhiculés par les religions et traditions qui s'adressent indifféremment à tous les membres d'une communauté, qu'ils s'agisse des exotéristes novices (pas encore prêts, mais favorables à l'ésotérisme) ou des exotéristes profanes (indifférents voire hostiles à l'ésotérisme). Jamblique dit ceci des disciples ésotériques ou exotériques de Pythagore : "S'ils paraissaient dignes d'avoir accès à ses enseignements, en en jugeant d'après leur mode de vie et l'ensemble de leur comportement, ils devenaient, après avoir observé le silence de cinq ans, des ésotériques (έσωτερικοί), et ils écoutaient Pythagore du côté intérieur du rideau, en étant admis à le voir en personne. (...) Il n'est pas permis de mettre à la disposition du premier venu ce qui a été obtenu après tant de combats et d'efforts, pas plus qu'il n'est permis de divulguer aux profanes les Mystères des deux déesses d'Éleusis [Déméter, Perséphone]."[20] Les ésotériques sont des initiés, en tant que "sachants" (μαθηματικοί) ; les exotériques sont des candidats à l'initiation, comme "auditeurs" (άκουσματικοί) ; les profanes sont gens du dehors.

En résumé, tout enseignement ésotérique comporte une partie exotérique (pour le profane) et une partie ésotérique (pour l'initié). En principe, la partie de l'enseignement « cachée » au profane ne contredit pas l'enseignement donné au public. Il apporte en général un « deuxième sens » aux aspects de l'enseignement exotérique. Il l'ouvre sur des états de conscience supérieurs, sur des perspectives métaphysiques.


L'ésotérisme ne se confond ni avec la parapsychologie ni avec l'occultisme, bien que l'usage commun rassemble souvent ces divers domaines sous la seule dénomination d'ésotérisme.

Des auteurs des XIXe et XXe siècles tels Éliphas Lévi, Papus et, plus tard, des spécialistes comme le sociologue Edward A. Tiryakan ou le philosophe Pierre A. Riffard[21] ont tenté de rationaliser la différence entre ésotérisme et occultisme, étymologiquement si proches ("intérieur"/"caché"). Peut-on distinguer occultisme et ésotérisme ? Ce n'est pas vraiment nécessaire. Il n'y a pas d'opposition, juste une différence de priorités, ou d'attitudes. Jean Pic de La Mirandole est ésotériste, Papus occultiste, mais on hésite pour Paracelse, Crowley. Le Tarot est ésotériste aussi bien qu'occultiste. L'occultisme est souventé ésotérique, réservé aux initiés, et l'ésotérisme est souvent occulte, centré sur les forces secrètes. Éliphas Lévi écrit ceci, qui montre un lien entre les idées occultes de l'occultisme et le public restreint de l'ésotérisme : "Les lois occultes sont souvent diamétralement opposées aux idées communes. Ainsi, le vulgaire croit à la sympathie des semblables et à la guerre des contraires ; c'est la loi opposée qui est la vraie [les contraires s'assemblent]."[22] Cela dit, on peut essayer de distinguer ésotérisme et occultisme. 1) L'ésotérisme est élitaire, sélectif, tandis que l'occultisme est plus populaire, moins savant, plus proche des superstitions, des traditions folkloriques, de l'astrologie de masse, de la croyance aux "ondes", aux "fées". 2) L'ésotérisme a pour notion centrale le soi, l'esprit, alors que l'occultisme a pour notion centrale les vertus occultes, les pouvoirs cachés.


sciences traditionnelles
ésotérisme occultisme
gnose, initiation, herméneutique… arts occultes, sciences occultes
pour l'élite (savante ou populaire) pour les masses (des curieux ou des superstitieux)


Quant à la parapsychologie, elle utilise une méthode scientifique pour étudier des phénomènes négligés ou niés par la "science officielle" : télépathie, clairvoyance, précognition, télékinèse, hantises, lévitation...

[modifier] Traits de l'ésotérisme

L'enseignement ésotérique s'assied avant tout sur une cosmologie, une anthropologie ou une théosophie. Par « cosmologie » on entend la connaissance des phénomènes et causes du Monde : principes, lois, Éléments, etc. Par « anthropologie » on entend l'étude de l'Humain, de son origine, de son rôle et de sa destination dans le Monde. Par « théosophie » on entend la perception de la sagesse et du plan - sans doute divin, sacré - qui est derrière tout cela, le désir de participer à son achèvement.

Dans le cadre occidental, Antoine Faivre, dès 1972, relève les "caractères" permettant d'identifier un ésotérisme. Au final, il en retient six [23] :

  1. les correspondances entre toutes les parties de l'univers
  2. la Nature conçue comme un être vivant fait de réseaux de sympathies et d'antipathies
  3. le rôle essentiel de l'imagination et des médiations (rituels, nombres, symboles, images, visions... ; anges, esprits, Idées...)
  4. l’expérience de la transmutation intérieure (illumination, sagesse...)
  5. la pratique de la concordance (les diverses tradition s'accordent)
  6. la transmission de connaissances de maître spirituel à disciple.

En d'autres termes, l'ésotérisme est "une forme de pensée" qui se développe en courants, sciences, notions :

  • "courants ésotériques" : hermétisme alexandrin, kabbale juive, kabbale chrétienne (Jean Pic de la Mirandole, Guillaume Postel), paracelsisme, illuminisme (Böhme), rose-croix, théosophie (Swedenborg...), franc-maçonnerie des hauts grades ("Stricte Observance"...), martinisme, Société théosophique (Helena Blavatsky), anthroposophie (Rudolf Steiner), pérennialisme (Guénon, Schuon)
  • "sciences traditionnelles" : alchimie, astrologie, magie, mais aussi théosophie (doctrine allant de Dieu à la nature concrète), pansophie (doctrine allant des choses vers Dieu)...
  • "notions" : secret, Église intérieure, Sagesse divine, "esprits intermédiaires entre l'homme et Dieu (sephirot, Idées platoniciennes, Élohim...)", androgynéité, "réintégration des êtres dans leur première propriété"...

Pour sa part, Pierre A. Riffard met en avant "neuf invariants qui recoupent souvent ceux de Faivre"[24] :

  1. la discipline de l'arcane (garder le secret)
  2. l'impersonnalité de l'auteur (marquer l'aspect surhumain du message)
  3. l'opposition entre l'ésotérique et l'exotérique (distinguer l'initié du non-initié, l'occulte du manifeste)
  4. le subtil (admettre des plans de réalité invisibles, supérieurs : l'aura, le corps éthérique, les influences astrales...)
  5. les analogies et correspondances (mettre en résonance toutes les parties de l'univers)
  6. le nombre formel (choisir l'arithmétique symbolique comme clef par excellence)
  7. les arts occultes (utiliser astrologie, magie, alchimie)
  8. les sciences occultes (admettre l'interprétation spirituelle des textes, le symbologie, les cycles cosmiques, la vie après la mort...)
  9. et l'initiation (chercher le perfectionnement spirituel pour soi ou les autres).

Ainsi, "un ésotérisme est un enseignement qui prend la forme d'une doctrine secrète ou d'une organisation initiatique, d'une pratique spirituelle ou d'un art occulte"[25] :

Malgré ces convergences générales entre les ésotérismes d'époques, de lieux, de cultures, d'orientations différents, il n'existe pas d'unanimité sur les contenus d'enseignement, les voies d'initiation, les rites, les exercices.

[modifier] L'utilisation des symboles dans l'ésotérisme

L'ésotérisme fait usage de symboles. Ces derniers peuvent être empruntés à la culture aussi bien qu'à la nature. La fonction du symbole dans l'ésotérisme est de signifier autre chose que le sens terre à terre, en montrant soit un sens profond soit une représentation approximative d'une expérience spirituelle.

On peut citer, comme symboles fréquemment utilisés dans diverses traditions ésotériques : le pentagramme ou l'hexagramme, empruntés à la géométrie, le nombre d'or aux vertus magiques et mystérieuses ou le nombre Pi, emprunté aux mathématiques, mais aussi des animaux à forte charge symbolique, comme le serpent, la tortue, le crapaud ou le bouc, des fleurs puissamment évocatrices, comme le lotus ou la rose.

[modifier] Points de vue

[modifier] L'ésotérisme, du point de vue critique

Descartes est le plus célèbre des adversaires de l'ésotérisme. Son rationalisme résume les attaques antérieures (dont celles de l'Église catholique) et les hostilités postérieures (dont celles du scientisme). "Le bon sens [la raison] est la chose du monde la mieux partagée (...). Ne m'étant pas contenté des sciences qu'on nous enseignait, j'avais parcouru tous les livres traitant de celles qu'on estime les plus curieuses et les plus rares [Raymond Lulle, Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim, Paracelse, Giambattista Della Porta, les rose-croix, Jacques Gaffarel] (...). Pour les mauvaises doctrines, je pensais déjà connaître assez ce qu'elles valaient, pour n'être plus sujet à être trompé ni par les promesses d'un alchimiste, ni par les prédictions d'un astrologue, ni par les impostures d'un magicien, ni par les artifices ou la vanterie d'aucun de ceux qui font profession de savoir plus qu'ils ne savent."[26]

Jorge Luis Borges, dans sa nouvelle "La secte du Phénix" (incluse dans Fictions, 1956), entreprend une lecture ironique et intellectuelle du secret ésotérique en mettant en scène une secte qui protège un secret comme un trésor. Or ce secret est une trivialité bien connue de tous. Plus que de ridiculiser la mécanique des sociétés secrètes et de leur soi-disant secrets, Borges nous convie à une histoire elle-même symbolique d'un autre message.

Dans Le Pendule de Foucault (1988), Umberto Eco, s'inspirant de Borges, présente et raille un modèle de l'occultisme reposant sur la notion de secret. Le plus grand secret est celui qui ne cache que lui-même, un peu comme un oignon qui, au fil des peaux qu'on lui ôte, ne révèle rien d'autre qu'un oignon ; cependant, plus on l'épluche, plus cela fait pleurer les yeux.

[modifier] L'ésotérisme, du point de vue spirituel

Les lectures ésotériques du monde ou des textes sacrés sont nées de la nécessité d'exprimer des sentiments d'ordre spirituel avec des mots. Comme aucun mot du vocabulaire courant ne correspond à ce défi, la lecture ésotérique fait appel à des paraboles, à des images ou à des symboles, plus qu'à la culture religieuse, cela par nécessité plus que par volonté de cacher les choses. Il résulte de ce vocabulaire une impression de mystère chez les non-initiés, alors que l'usage du symbolisme est inévitable, et consubstantiel avec l'expression parlée ou écrite de la spiritualité.

Ainsi, l'alchimie n'aurait pas pour but de changer le plomb en or mais d'afficher une recherche symbolique, indirecte, de la richesse spirituelle, à travers les métaux.[27] Le plomb et l'or sont alors respectivement les symboles de l'homme brut et de l'homme régénéré. Le fait que ces symboles soient liés à la sphère matérielle et bassement pécuniaire du monde était un moyen pour les alchimistes de juger les personnes qui venaient les voir uniquement pour faire de l'or, du profit. Une personne attirée par le seul appât du gain ne pouvait prétendre au savoir spirituel, tandis qu'une autre, à qui l'image symbolique parlait, pouvait entrer dans l'enseignement du maître. La lecture, et le niveau de compréhension des symboles détermine alors la maturité spirituelle d'une personne, et, par suite, sa capacité à comprendre la tradition ésotérique dans laquelle elle s'inscrit.

Cependant une autre partie des alchimistes usait de cette même prétention pour s'attirer les bonnes grâces du Prince, s'ouvrant ainsi leur cour. Au XVe siècle, la fortune de Gilles de Rais y passa.

[modifier] L'ésotérisme, du point de vue politique

Les groupes pratiquant l'ésotérisme ont souvent été accusés d'influencer la politique d'un pays ou d'une région du monde. Ces accusations, volontiers renforcées par les multiples théories du complot, sont souvent émises par les adversaires de l'ésotérisme.

Toutefois, de nombreux groupes ésotériques ont eu une influence politique dans l'histoire. Plus ou moins occultes (mais pas forcément ésotériques), ils se constituaient pour exprimer des opinions politiques. Par ailleurs, certaines organisations, comme la franc-maçonnerie, encouragent l'action publique de leurs membres, sans que le savoir ésotérique ait, en lui-même, une influence politique.

Plusieurs ésotéristes soutiennent activement le tsar et son féodalisme ou sa théocratie : Madame de Krüdener conseille Alexandre Ier en 1815, Papus rencontre Nicolas II en 1905. Des historiens ont montré des liens entre nazisme et occultisme.[28] Carl-Gustav Jung avait des "sympathies pour le régime nazi"[29], Julius Evola, plus fasciste que Mussolini, fut un théoricien du nazisme et du racisme (!), de 1925 à 1951. Goebbels, dans son journal, à la date du 19 mai 1942, mentionne un plan : "Nous pourrions utiliser les occultistes dans notre propagande... Une fois de plus, nous allons citer Nostradamus."

Certains occultistes ont aussi développé des concepts de "politique ésotérique".[30] Il existe un "occulto-socialisme"[31], socialisme farouchement défendu par des occultistes, qui attendent l'Âge de l'Esprit, par exemple Pierre Leroux[32], le jeune Éliphas Lévi, ou, aux U.S.A., Andrew Jackson Davis (The Principles of Nature, 1847). Autre école politique : le synarchisme, défendu par Vivian du Mas (1895), Alexandre Saint-Yves d'Alveydre, Rudolf Steiner et sa "tripartition de la question sociale" (1919).[33] La synarchie serait un régime politique reposant sur la tripartition des fonctions sociales (par exemple économie, justice, enseignement ; politique, économie, spiritualité). Autre école de politique ésotérique : l'"anarchisme mystique", défendu par Georges Tchulkov (1906), Apollon Kareline, la jeune [[Alexandra David Néel|Alexandra David-Néel].[34]

[modifier] L'ésotérisme, du point de vue émotionnel

L'essentiel de l'ésotérisme réside certainement dans une expérience, de type mystique, très souvent cachée, secrète. Ce vécu ésotérique, quand même exceptionnel, prend diverses formes : extase mystique, possession par les esprits, remontée vers l'Un, vision, béatitude, illumination, conscience cosmique, sentiment océanique... Sans aller si loin, l'ésotérisme peut se présenter comme mode de vie. Platon présentait l'orphisme comme un mode de vie ("la vie orphique" όρφικός βίος), le pythagorisme comme un mode de vie ("la vie pythagorique"). Comme le souligne Jean-Paul Corsetti, "il convient de distinguer radicalement l'expérience ésotérique de son étude érudite."[35]

Voici quelques témoignages :

Corpus Hermeticum, I : Poimandrès (début IIe s. ?) : "Un jour, que j'avais commencé de réfléchir sur les êtres et que ma pensée s'en était allée planer dans les hauteurs tandis que mes sens corporels avaient été mis en ligature comme il arrive à ceux qu'accable un lourd sommeil par le fait d'un excès de nourriture ou d'une grande fatigue du corps, il me sembla que se présentait à moi un être d'une taille immense (...) : 'Je suis Poimandrès, le Noûs [Esprit] de la Souveraineté absolue. Je sais ce que tu veux, et je suis avec toi partout.' Et moi je dis : 'Je veux être instruit sur les êtres, comprendre leur nature, connaître Dieu."[36]

Sur Abba Silvain, un Père du désert de Gaza : « Son disciple Zacharie entra et le trouva en extase, les mains tendues vers le ciel. Fermant la porte, il s'en alla. Revenant à la sixième et à la neuvième heure, il le trouva ainsi. À la dixième heure, il frappa, entra : 'Qu'as-tu aujourd'hui, abba ?' (...) Le vieillard lui dit : 'Moi, j'ai été ravi au ciel et j'ai vu la gloire de Dieu, et je me tenais là jusqu'à présent, et maintenant me voici renvoyé. »[37]

Proclos : "Il faut élever cette fine pointe de l'âme, selon laquelle nous sommes unité. Nous participons au Premier, duquel dérive pour toutes choses l'unification, selon l'unité et pour ainsi dire la fleur de notre essence, grâce à laquelle nous nous attachons principalement au Divin. Partout, en effet, 'c'est par le semblable qu'est appréhendé le semblable', les principes les plus élevés d'unification des êtres par ce qu'il y a d'un dans l'âme. De toutes nos activités, c'est ici la plus haute : par elle nous devenons possédés de Dieu."[38]

Swedenborg : « Je sais bien, beaucoup de gens diront que personne ne peut parler aux esprits ou aux anges pendant qu’il est en vie dans son corps, beaucoup parleront d’illusion, d’autres diront que je parle de pareilles choses pour endoctriner, d’autres diront d’autres choses. Mais rien de tout cela ne m’arrête, car j’ai vu, j’ai entendu, j’ai senti. Non me latet quod plures dicturi, quod nusquam aliquis loqui possit cum spiritibus et angelis quamdiu in corpore vivit ; et plures, quod phantasia sit ; alii, quod talia tradidero ut fidem captem ; alii aliter ; sed haec nihil moror, nam vidi, audivi, sensi.»[39]

Rudolf Steiner : « Je ne parlerai jamais d’un phénomène spirituel que je ne le connaisse de la façon la plus directe, et par une expérience spirituelle. Cela est mon étoile polaire et m’a aidé à dépasser et à me détourner de toutes les illusions. »[40]

Carl-Gustav Jung : « Par moments, je suis comme répandu dans le paysage et dans les choses, et je vis moi-même dans chaque arbre, dans chaque clapotis des vagues, dans les nuages, dans les animaux qui vont et viennent et dans les objets. »[41]

[modifier] Histoire de l'ésotérisme occidental

Cette histoire est immense.[42] Il faut se contenter, ici, de mentionner quelques courants, auteurs, disciplines, organisations, dans l'ordre chronologique.

  • Protohistoire. Mégalithisme européen (dès 4800 av. J.-C.), confréries métallurgiques en Crète (2500 av. J.-C. ?)
  • Antiquité grecque. Magie et divination grecques, Mystères grecs (dont ceux de Déméter à Éleusis, XIVe s. av. J.-C.), dionysisme (XIII° s. av. J.-C.), Mystères gréco-orientaux (dès le XI° s. av. J.-C., dont ceux de Cybèle et d'Isis), oracles (dès le IX° s. av. J-C.), pythies (dès 650 av. J.-C.), chamanes apolliniens (dont Aristéas, 650 av. J.-C.), orphisme (dès 560 av. J.-C.), pythagorisme (530 av. J.-C.), hermétisme alexandrin (IIIe ou IIe s. av. J.-C.), néo-pythagorisme grec
  • Antiquité romaine. Magie et divination romaines, sacerdoces (dès 715 av. J.-C., avec pontifes, vestales, augures...), Etrusca disciplina, Mystères orientaux à Rome (dont ceux de Cybèle en 205 av. J.-C. et ceux de Mithra en 67), néo-pythagorisme romain
  • Moyen-Âge. Troubadours ésotérisants, alchimie médiévale (dès 1144), géomancie occidentale (1160), Graal, kabbale juive de Provence (1180), astrologie chrétienne, art notoire (XIIe s.)
  • Renaissance. Hermétisme italien (dès 1471), kabbale chrétienne (1486), Paracelse, théosophie chrétienne (dès Valentin Weigel, 1570)
  • Temps modernes. Illuminisme (dès Böhme, 1600), Rose-Croix (1614), néo-druidisme (1717), franc-maçonnerie ésotérique (1736), martinisme (1758), Tarot (1781), néo-occultisme (dont Éliphas Lévi), Société théosophique (Helena Blavatsky, 1875), Golden Dawn (1888), Aleister Crowley, anthroposophie (Rudolf Steiner, 1913), pérennialisme de René Guénon, Gurdjieff
  • Temps contemporains. Médecines alternatives, Deunov et Aïvanhov, néo-catharisme (1950), néo-chamanisme (1968), New Age (vers 1970).

[modifier] Bibliographie (Occident)

[modifier] Études en français

(par ordre alphabétique)

  • Sarane Alexandrian, Histoire de la philosophie occulte (1982), Paris, Payot, 1994, 390 p.
  • Luc Benoist, L'ésotérisme, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1975 (épuisé).
  • Jean-Paul Corsetti, Histoire de l'ésotérisme et des sciences occultes (1992), Paris, Larousse, « Références », 2003, 344 p.
  • Antoine Faivre, Accès à l’ésotérisme occidental, Paris, Gallimard, "Bibliothèque des sciences humaines", 1986-1996, 2 t.[43]
  • Antoine Faivre, L'ésotérisme (1992), Paris, PUF, "Que sais-je ?", 2007, 127 p.
  • Jean-Marc Font, Les grands textes de l'ésotérisme depuis l'Antiquité, Paris, Trajectoire, 2007, 559 p.
  • Pierre Lagrange, Claudie Voisenat, L'ésotérisme contemporain et ses lecteurs. Entre savoirs, croyances et fictions, Paris, Bpi-Centre Pompidou, "Études et recherche", 2005, 411 p.
  • Jean-Pierre Laurant, L'Ésotérisme chrétien en France au XIXe siècle, Lausanne, L'Âge homme, "Politica Hermetica", 1992, 244 p.
  • Alain Mercier.Les sources ésotériques et occultes de la poésie symboliste (1870-1914), t. 1 : Le symbolisme français, t. 2 : Le symbolisme européen, Saint-Genouph, A.-G. Nizet, 1969-1974.
  • Gérald Messadié, Quarante siècles d'ésotérisme, Paris, Presses du Châtelet, 2006.
  • Pierre A. Riffard, L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1990, 1016 p.
  • Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 2008, 331 p.
  • Jean Servier (dir), Dictionnaire critique de l'ésotérisme, Paris, PUF, 1998, 1449 p.
  • abbé Henri Stéphane, Introduction à l'ésotérisme chrétien (1979-1983), Paris, Dervy, 2006, 500 p.
  • Jérôme Rousse-Lacordaire, Ésotérisme et Christianisme, Paris, Cerf, 2007, 366 p.
  • 3e Millénaire, revue
  • Politica hermetica, revue, Lausanne, L'Âge d'homme, depuis 1985.

[modifier] Traités ésotériques

(par ordre chronologique)

  • Pythagore (vers 530 av. J.-C.) : extraits dans Pythagore. Un dieu parmi les hommes, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la tradition", 2002, 220 p. Pour les Vers d'or de Pythagore (IIe s. ? IVe s. ?), texte en ligne : [4]
  • Hermès Trismégiste, Corpus Hermeticum (vers 100-300), trad. du grec et du latin, Paris, Les Belles Lettres, 1946-1954, rééd. 2002, 4 t. Extraits : Hermès Trismégiste, Les trois révélations, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la tradition", 1998, 169 p. Textes en ligne : [5]
  • La Table d'émeraude (IVe s. en grec ?, texte canonique en latin vers 1140), trad., Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la tradition", 1994, p. 10-12 (version arabe et trad.), 22 (version latine), 43-44 (traduction française). Versions en ligne : [6]
  • Le Zohar (vers 1280, écrit par Moïse de León), trad. de l'araméen, Paris, Verdier, 1990-1998, 6 t. Extraits par G. Scholem : Le Zohar. Le Livre de la Splendeur, Paris, Seuil, "Points Sagesses", 1980, 113 p. Extraits en ligne : [7]
  • Premiers écrits rosicruciens (Fama Fraternitatis, 1614 ; Confessio Fraternitatis ; Noces chymiques, 1616), trad. de l'all. : B. Gorceix, La Bible des rose-croix, Paris, PUF, "Quadrige", 1998, 192 p. Textes en ligne : [8] [9]
  • Helena Blavatsky, La doctrine secrète (1888 ss.), trad. de l'an., Paris, Adyar, 1991-1996, 6 t. En ligne : [10] [11]
  • Rudolf Steiner, La science de l'occulte (1910), trad. de l'all., Paris, Triades, 1995, 495 p. Extraits en ligne de Rudolf Steiner : [12]
  • P.D. Ouspensky, Fragments d'un enseignement inconnu (1949), trad. de l'an., Paris, Stock, 2003, 539 p. Sur GURDJIEFF, extraits en ligne : [13]
  • René Guénon, Aperçus sur l'initiation (1946), Paris, Éditions traditionnelles, 2004, 303 p. Extraits en ligne de René Guénon : [14]

[modifier] Romans ésotériques

[modifier] Films ésotériques

[modifier] Musiques ésotériques

  • Hildegarde de Bingen, "Chants" (XIIe s.) : Canticles of Ecstasy, Deutsche Harmonia Mundi, 1994
  • Michael Maier, "Atala fugiens", fugues (1618) : Caesar vive ! Prague 1609, Supraphon, 2007
  • Mozart, "La flûte enchantée" (1791)
  • Scriabine, "Poème de l'extase" (1907), Wagner Classics France, 2006
  • Edmond Bailly, "Le chant des voyelles" (1912) : Le Chant des voyelles comme invocation aux dieux planétaires, suivi d'une restitution vocale avec accompagnement, Nice, Boumendil, 2000
  • Peter Deunov, "Chants mystiques" (1923-1924), Fréjus, Prosveta, 1988
  • Gurdjieff, "Œuvres pour piano" (1925-1927) : L'intégrale des œuvres pour piano, Wargo, 2006
  • Edgar Varèse, "Arcana" (1926-1927), Scl, 1993
  • le New Age (1970 ss.) : The Best New Age, Priority, 1996.

[modifier] Peintures ésotériques

[modifier] Notes et références

  1. Rudolf Steiner, Anweisungen für eine esoterische Schulung, cité in Les six exercices (extraits d’ouvrages), Chatou, Les Trois Arches, 1996, p. 37-43.
  2. Pierre A. Riffard, L’Ésotérisme. Qu’est-ce que l’ésotérisme ?, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 1990, p. 83-88. E. Boisacq, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Klincksieck, 1970, t. 2, p. 326. Dictionary.com : http://dictionary.reference.com/browse/esoteric.
  3. Lucien de Samosate, Sectes à l'encan, 26, trad. du grec, Les Belles Lettres, 1967, t. 1, p. 54.
  4. Supplément du Dictionnaire universel françois et latin, Trévoux, 1752, p. 1066.
  5. Jean-Pierre Laurant, L’ésotérisme chrétien en France au XIXe siècle, Lausanne, L’Âge d’homme, 1992, p. 13-48 ; L’Ésotérisme, Cerf, 1993, p. 40-41. "Ésotérisme (Histoire du mot)", in Jean Servier (dir.), Dictionnaire critique de l’ésotérisme, Paris, PUF, 1998, p. 481. http://www.eurozine.com/articles/2006-10-19-laurant-fr.html
  6. Marie-France James, Ésotérisme et christianisme. Autour de René Guénon (1981), Paris, Nouvelles Éditions Latines, 2008, 479 p. Jean-Pierre Laurant et Paul Barbanegra, René Guénon, Paris, Cahiers de l’Herne, 1985, 457 p. William W. Quinn, The Only Tradition, Albany, SUNY Press (State University of New York), 1997, 384 p.
  7. René Guénon, Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (1921), Véga, p. 133.
  8. Robert Amadou, L’Occultisme : esquisse d’un monde vivant (1950), Chanteloup, 1987, pp.19.
  9. Robert Amadou http://www.moncelon.fr/amadou1.htm. Voir Robert Amadou, "Thèses pour la gnose", Bulletin martiniste, n° 5, Cariscript, juil. 1984, p. 3.
  10. Antoine Faivre, "Une discipline nouvelle : l’ésotérisme", apud Jean-Baptiste Plantin (éd.), Le défi magique, t. 1 : Ésotérisme, Occultisme, Spiritisme, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1994, p. 35-43 ; Accès de l’ésotérisme occidental, Paris, Gallimard, "Bibliothèque des sciences humaines", 1996, t. 2, avant-propos : "L’ésotérisme et la recherche universitaire". en ligne.
  11. Antoine Faivre, "Questions of Terminology proper to the Study of Esoteric Currents in Modern and Contemporary Europe", apud Antoine Faivre et Wouter J. Hanegraaff (dir.), Western Esotericism and the Science of Religion, Louvain, Peeters, « Gnostica », 1998, p. 1-10 ; Accès de l’ésotérisme occidental (1986), Paris, Gallimard, "Bibliothèque des sciences humaines", 1996, t. 1 ; "Occident moderne", apud Jean Servier, Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, p. 961.
  12. Pierre A. Riffard, Dictionnaire de l’ésotérisme, Paris, Payot, 1983, p. 125-126.
  13. Pascale Binant, La préhistoire de la mort, Errance, 1991, 168 p. Bruno Maureille, Les origines de la culture. Les premières sépultures, Paris, Le pommier, 2004, 123 p.
  14. Chantal Jègues-Wolkiewiez, sur la vallée des Merveilles et les grottes de Lascaux http://www.archeociel.com/
  15. Yves Claustres et David Lewis-Williams, Les chamanes de la préhistoire (1996), Paris, Seuil, "Points", 2007, 236 p. Thèse controversée.
  16. Reynal Sorel, Orphée et l'orphisme, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1995, p. 9 : "Le poète Ibycos [deuxième moitié du VIe s. av. J-C.] évoque un 'Orphée au nom fameux', tandis qu'une métope en tuf du monoptère de Sicyone à Delphes, sculptée aux environs de 560 [av. J.-C.], le représente debout sur la nef Argô, en train de jouer de la lyre. André Bernand, "Orphisme. Grèce ancienn", apud Jean Servier (dir.), Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PAris, PUF, 1998, p. 987-989."
  17. Papyrus de Derveni (fin du IVe s. av. J.-c.), trad. in Orphée, Poèmes magiques et cosmologiques, Paris, Les Belles Lettres, "Aux sources de la tradition", 1993, p. 57. Autre formulation : « J'adresserai mes paroles à ceux qui ont droit à cette révélation. Et vous, les non-initiés, fermez vos oreilles et fuyez » (Eusèbe de Césarée, Préparation évangélique, XIII).
  18. W. K. Guthrie, Orphée et la religion grecque (1952), trad., Payot, 1956, p. 20.
  19. René Guénon, Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme, chap. 2 : "L’écorce et le noyau (El-Qishr wa el-Lobb), Gallimard, 1973.
  20. Jamblique, Vie de Pythagore (vers 310), § 72 et 75, trad., Les Belles Lettres, 1996.
  21. Edward A. Tiryakan, "Toward the Sociology of Esoteric Culture", in On the Margin of the Visible. Sociology, the Esoteric and the Occult, New York, Wiley Publishing, 1974, p. 265 : opposition ésotérisme = théorie, occultisme = pratique ; Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Paris, Payot, 2008, p. 214 : opposition ésotérisme = métaphysique, occultisme = concret et superstition.
  22. Éliphas Lévi, Dogme et Rituel de la haute magie : Secrets de la magie, Paris, Robert Laffont, "Bouquins", 2000, p. 84.
  23. Antoine Faivre, L'ésotérisme, Paris, PUF, "Que sais-je ?", 1992, p. 13-21. Voir le chapitre "Aspects de l'ésotérisme au XVIIIe siècle", apud Marie-Madeleine Davy (éd.), Encyclopédie des mystiques, Paris, Seghers, 1972, t. 2, p. 306-367 ; l'article "Théosophie" de l'Encyclopaedia Universalis, t. XV, 1973, p. 1095-1096 ; Accès de l'ésotérisme, l.c., t. 1, introduction : "Réflexions sur la notion d'ésotérisme".
  24. Pierre A. Riffard, L'ésotérisme. Qu'est-ce que l'ésotérisme ?, 1990, p. 245-371.
  25. Pierre A. Riffard, Nouveau dictionnaire de l'ésotérisme, Payot, 2008, p. 96.
  26. Descartes, Discours de la méthode (1637), I, in Oeuvres et Lettres, Paris, Gallimard, "Pléiade", 1953, p. 126, 128, 131.
  27. Ethan Allen Hitchcock, Remarks upon Alchemy and the Alchemists (1855), New York, 1865. Hermann Silberer, Probleme der Mystik und ihrer Symbolik, 1914. Carl-Gustav Jung, Psychologie et Alchimie (1944), trad., Buchet-Chastel, 2004, 706 p.
  28. Nicholas Goodrick-Clarke, Les racines occultes du nazisme (1985), trad., Puiseaux, Pardès, 1989.
  29. Deidre Bair, Jung. Une biographie, trad., Flammarion, "Grandes Bio", 2007, p. 632.
  30. Jean-Pierre Laurant, "Politique", apud Dictionnaire critique de l'ésotérisme, PUF, 1998, p. 1060-1063 ; "Politics and Esotericism", apud Dictionary of Gnosis and Western Esotericism, Brill, 2005, t. 2, p. 964-966.
  31. Philippe Muray, Le XIXe siècle à travers les âges (1984), Gallimard, "Tel", 1999.
  32. Pierre Leroux, L'humanité, Perrotin, 1840, t. 2, p. 397 (mention du mot "ésotérisme").
  33. Rudolf Steiner, Le triple aspect de la question sociale (1919), trad., Fischbacher, 135 p.
  34. Alexandra David-Néel, Pour la vie et autres textes libertaires inédits. 1899-1907, Paris, Les Nuits rouges, 1998, 156 p.
  35. Jean-Pierre Corsetti, Histoire de l'ésotérisme et des sciences occultes, Paris, Larousse, "Références", p. 327.
  36. Hermès Trismégiste, Corpus Hermeticum (environ 100-300), traité I : Poimandrès, § 1, trad. Les Belles Lettres, 1946.
  37. Apophtegmes des Pères du désert (Ve s.), trad., Cerf, "Sources chrétiennes", 1993 ss.
  38. Proclus, Commentaire sur l'Alcibiade de Platon (vers 440), éd. Westerink p. 244, trad. A.-J. Festugière, Études de philosophie grecque, Vrin, 1971, p. 588.
  39. Swedenborg, Arcana Coelestia (1749-1756), 1, # 68, trad. J. F. Le Boys des Guays, 1841-1889, 14 t.
  40. Rudolf Steiner, Théosophie (1904), trad., Paris, Triades.
  41. Carl-Gustav Jung, Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées (1957-1961), trad., Paris, Gallimard, "Folio", 1991, p. 263.
  42. Sur l'histoire des courants ésotériques : Antoine Faivre, "L'ésotérisme chrétien du XVIe au XXe siècle", apud Henri-Charles Puech (éd.), Histoire des religions, Paris, Gallimard, "Pléiade", t. 2, 1972, p. 1304-1362 ; L'ésotérisme, PUF, p. 33-112. P. A. Riffard, L'ésotérisme, p. 399-918. Wouter J. Hanegraaff (dir.), Dictionary of Gnosis and Western Esotericism, Leyde, Pays-Bas, Brill, 2005, 2 t., 1228 p. Kocku von Stuckrad, Western Esotericism. A Brief History of Secret Knowledge, Londres, Equinox, 2005.
  43. Chacune des trois séries d'études aborde un aspect particulièrement représentatif du domaine : histoire de la théosophie, les divers modes d'application de la notion d'imagination créatrice, la Tradition (Valentin Tomberg, Abellio) dans l'ésotérisme occidental. Précédé d'une réflexion sur la recherche universitaire sur l'ésotérisme et suivi d'un guide bibliographique avec références commentées.

[modifier] Citations

  • Agrippa : "La Magie est la véritable science, la philosophie la plus élevée et la plus mystérieuse, en un mot la perfection et l'accomplissement de toutes les sciences naturelles. C'est une science philosophique d'une puissance intense et secrète, science du merveilleux et du mystère qui s'allie à toutes les sciences : physique, mathématique, astrologie, théologie, et qui a pour base l'étude des planètes, des éléments, des pierres. Car tous les éléments du monde contiennent l'âme de l'univers" (La philosophie occulte ou la Magie).
  • Bierce, Ambrose G. : "Ésotérique : Parfaitement occulte et particulièrement abscons" (Dictionnaire du diable).
  • Convard, Didier : "J’entends par ésotérisme tout ce qui est caché - pas forcément occulte - et qui nécessite une clé, un enseignement particulier pour y accéder."
  • Corbin, Henry : "L' 'ésotérisme', c'est-à-dire l'intériorité des 'âmes intérieures'" (En Islam iranien).
  • Hutin, Serge : "Ésotérisme : il s'agirait d'enseignements secrets tenus pour immémoriaux et qui - demeurant toujours les mêmes à travers les adaptations historiques successives - se seraient transmis d'âge en âge, par chaînes de maîtres et de disciples" (dans Encyclopaedia Universalis).
  • Voltaire : "Je ne mettrai au rang des philosophes ni l'ancien Zoroastre, ni Hermès, ni l'ancien Orphée... Ceux qui se dirent enfants des dieux étaient les pères de l'imposture" (Dictionnaire philosophique).

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  • Catégorie ésotérisme de l’annuaire dmoz.
  • (fr) MagikalSpirit, site traitant d'ésotérisme [26]
  • (en) European Society for the Study of Western Esotericism [27]
  • (en) article wikipedia anglophone sur l'ésotérisme [28]
  • (en) revue (anglophone) en ligne sur l'ésotérisme : [29]
  • textes alchimiques [30]
  • textes hermétiques [31]
  • textes kabbalistiques [32][33]
  • textes maçonniques [34]
  • textes magiques [35]
  • textes occultistes [36]
  • textes rosicruciens [37] [38]