Émile Loubet

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Émile Loubet
8e président de la République française
Portrait officiel

Parti politique Gauche (Dreyfusard)
Élu le Élu le 18 février 1899
Présidence 18 février 1899
18 février 1906
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 30 décembre 1838
à Marsanne (Drôme)
Décès 20 décembre 1929
à Montélimar (Drôme)
Chronologie de la Troisième République
Félix Faure Émile Loubet Armand Fallières


Émile Loubet, né le 31 décembre 1838 à Marsanne (Drôme), mort le 20 décembre 1929 à Montélimar (Drôme), est un homme d'État français, président de la République française (18 février 1899 - 18 février 1906) sous la Troisième République.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la présidence

Émile Loubet est un républicain modéré. Pendant ses études de droit (il sera, plus tard, avocat au barreau de Montélimar), il fait la connaissance de Léon Gambetta et entre à sa suite en politique. Après avoir été élu Maire de Montélimar, il siège à gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir du 20 février 1876.

Le 18 juin 1877, il fait partie des 363 députés du "Bloc des Gauches" qui votent la défiance au gouvernement d'ordre moral du Duc de Broglie. La Chambre est alors dissoute par le Président de la République, le Maréchal de Mac-Mahon. Loubet, comme ses confrères, est sanctionné et perd (momentanément) sa charge de maire.

Au Sénat, Émile Loubet fait la plus grande part de sa longue carrière politique. Il y est élu en 1885 et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. Il est nommé Secrétaire de la Chambre Haute, puis intègre la Commission des Finances en tant que rapporteur général du budget.

Son expérience gouvernementale est somme toute réduite : il a été ministre des Travaux Publics seulement dans le premier gouvernement de Pierre Tirard de décembre 1887 à avril 1888. Deux ans plus tard, le Président Sadi Carnot lui confie la présidence du Conseil (février – novembre 1892). Loubet se réserve en plus le poste de Ministre de l’intérieur. Son gouvernement sera emporté par la tempête du scandale de Panama. Loubet reste place Beauvau dans le cabinet suivant sous la direction d’Alexandre Ribot.

Le 1er janvier 1896, Émile Loubet devient le président du Sénat après la démission de Paul-Armand Challemel-Lacour. À ce titre, c'est lui qui annonce le 17 février 1899 la mort du président Félix Faure.

[modifier] L'élection à la présidence de la République

La mort subite du président Faure ouvre la course à la Présidence. L'élection met en liste les deux tendances issues de la controverse sur l'affaire Dreyfus : à droite les antidreyfusards, à gauche les dreyfusards. Les premiers ont jusqu'à présent un des leurs à l'Élysée : Félix Faure a appuyé les adversaires de la révision du procès de Dreyfus. Pour les antidreyfusards, l'enjeu est de taille : élire un des leurs pour appuyer leur cause.

Deux candidats se dégagent rapidement : Émile Loubet et Jules Méline, Méline étant l'antidreyfusard (il a déclaré en 1897: "il n'y a pas d'affaire Dreyfus").

Très vite, le nom de Loubet s'impose. Pourtant Loubet n'a jamais exprimé d'avis sur l'Affaire. Il est resté systématiquement neutre sur la question. C'est sa non-compromission avec les antidreyfusards qui en fait petit à petit le champion des dreyfusards : Georges Clemenceau en fait son favori. Les Républicains souhaitent un candidat commun, mais non radical. Loubet a déjà été pressenti pour succéder à Sadi Carnot. En apprenant la candidature du Président du Sénat, Jules Méline retire la sienne.

Émile Loubet est élu Président de la République par le Congrès réuni à Versailles le 18 février 1899 par 483 voix contre 279 à Jules Méline (qui, malgré le retrait de sa candidature, obtint des voix). L'élection a deux répercussions immédiates : Paul Déroulède tente sans succès de faire un coup d'État pour renverser la Troisième République et Loubet est personnellement agressé par le baron Christiani à Auteuil en juin 1899. Le baron est écroué et condamné à 10 ans de prison ferme.

[modifier] La Présidence 1899 - 1906

La présidence de Loubet est l'une des plus stables de la Troisième République. Seuls 4 présidents du Conseil se succèdent à Matignon : Charles Dupuy, Pierre Waldeck-Rousseau, Émile Combes et Maurice Rouvier.

[modifier] Politique intérieure

Du point de vue de la politique intérieure, le septennat d'Émile Loubet se passe dans le strict respect de la tradition républicaine : le Président a un rôle de représentation officielle. Son autorité, réduite au minimum, ne s'exerce sur la politique intérieure de l'État que par influence, par persuasion et par conseil.

Le septennat d'Émile Loubet est le théâtre de décisions marquantes dans l'histoire de la République française : grâce du Capitaine Dreyfus (Émile Loubet a toujours été un ardent dreyfusard), promulgation de la loi sur les associations et, surtout, de la loi sur la séparation des Églises et de l'État.

C'est à son sujet que Le Figaro écrit un article le 5 novembre 1901, décrivant le dépôt d'une gerbe de chrysanthèmes lors de l'inauguration d'un monument. Cet épisode peut-être lu par le jeune De Gaulle ou commenté par son père sera déformé par le général pour créer l'expression "inaugurer de chrysanthèmes" soulignant l'absence de pouvoirs réels du président de la III ème ou IV ème république.

[modifier] Politique extérieure

C'est dans le cadre de la politique étrangère que le Président est le plus impliqué. Il conseille et oriente dans ses grandes lignes cette politique. Le septennat est aussi marqué par une intense activité diplomatique, son point d’orgue étant la signature de l’Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne.

À la fin de son mandat présidentiel, il est le premier président de la Troisième République à quitter l'Élysée après avoir accompli un mandat complet (avant lui, Jules Grévy a déjà terminé un premier septennat mais, réélu, il n'a pas été au bout du deuxième, devant démissionner suite au scandale des décorations). Il se retire ensuite de la vie politique.

[modifier] Mandats électifs

[modifier] Charges gouvernementales

[modifier] Anecdote

C'est sous sa présidence que fut instituée la présence du portrait du Président de la République à bord des vaisseaux de la Marine Nationale . Ce portrait porte depuis ce temps là le nom de " Loubet".

[modifier] Liens externes

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[modifier] Chronologies

Précédé par Émile Loubet Suivi par
Charles de Freycinet
Président du Conseil
27 février 1892 - 28 novembre 1892
Alexandre Ribot
Félix Faure
Président de la République française
1899-1906
Armand Fallières
Félix Faure
Coprince d'Andorre
avec Salvador Casañas i Pagès et
Ramon Riu i Cabaneset
et Toribio Martínet
et Joan Josep Laguarda i Fenollera
1899-1906
Armand Fallières