Écoquartier

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BedZED (Angleterre)
BedZED (Angleterre)

Un quartier durable est un quartier dont les habitants s’identifient par un mode de vie durable, c’est à dire, conciliant les trois pôles du développement durable qui sont le social, l’économie et l’écologie.

Le quartier durable se distingue de l'éco-quartier par la fait que ce dernier ne prend en compte que le pôle écologique.

Du point de vue social, le quartier durable attachera une importance particulière aux principes de bonne gouvernance, à la mixité socio-économique, culturelle et générationnelle. Le quartier durable promeut un accès plus facile à des activités sportives et culturelles.

Du point de vue économique, les services et les commerces se voudront multi-fonctionnels.

Du point de vue environnemental, le quartier durable prêtera attention à la problématique de la mobilité, des énergies, de l'eau, des déchets, des matériaux de construction et de la gestion/dépollution des sols.

Sommaire

[modifier] Acteurs et gouvernance

De l’élaboration à la phase d’exploitation, les quartiers durables sont le résultats de l’action entreprise pas une multitude d’acteurs aussi variés que nombreux. Citons en premier lieu les villes qui sont systématiquement impliquées de part leur niveau de pouvoir tout à fait adapté au projet. Les associations de défense de l’environnement de part les objectifs du quartier font elles aussi presque systématiquement parties du processus. La participation citoyenne couplée au principe de subsidiarité est un élément essentiel d’un quartier durable. Un exemple anecdotique mais révélateur est cette école primaire de Beckerich dans le Luxembourg, où l’on a demandé aux élèves d’imaginer la forme des parterres autour des arbres de leur école. Le résultat : des parterres en forme d’étoiles là où des architectes auraient certainement vu des ronds ou des carrés, et une école où les élèves sont fiers de leur réalisation. Cette participation citoyenne s’établit la plupart du temps, avant même la construction du quartier afin que leur participation ne soit pas symbolique mais bien concrète sur leur future lieu de vie. On peut souligner l’originalité des démarches développées pour encourager cette participation : réseau intranet au quartier, forum internet, publication de revue de quartier, débats, séminaires, expositions,… Parmi les acteurs, il y a évidemment les architectes et les bureaux d’étude qui doivent se montrer particulièrement ouverts à la démarche durable. N’oublions pas non plus les consultants spécialisés, les instituts de recherche ainsi que les universités. Enfin, pensons aux grands acteurs privés que sont les promoteurs, investisseurs et gestionnaires de réseaux.

Soulignons encore deux phénomènes intéressants mais cette fois interne au quartier : la sensibilisation et la gouvernance au sein même du quartier. Ainsi, la plupart des quartiers ont mit en place des structures de promotion du développement durable uniquement à destination des habitants : agence de communication, achat collectif d’ampoules basses consommations, site internet, prospectus, conférences, animations pour enfants,… La gouvernance peut elle aussi s’aborder de manière très différente. A Vesterbro au Danemark, chaque immeuble élit un représentant pour le « conseil d’îlots », instance consultative pour tous les aménagements du quartiers. On le voit, les quartiers durables mettent souvent en œuvre des processus audacieux et innovant tant au niveau de la participation que de la sensibilisation.


[modifier] Service, commerce et culture

Dans l’optique de réduction des distances, le quartier durable tente d’établir un zonage multifonctionnel. Réunissant évidemment du logement, mais aussi des entreprises, des services, des commerces (souvent au rez-de-chaussée des immeubles), des salles de spectacle,… Un exemple de ce genre d’installation est par exemple le centre Krokus à Hanovre, qui réunit sous le même toit : une bibliothèque, un centre d’arts, des salles de réunions, un studio, un atelier et une maison de quartier ! Dans ce zonage multifonctionnel se trouvent également de nombreux espaces verts. Ici aussi, les quartiers durables marquent leur originalité par le fait de d’éviter la séparation entre les jardins privés et les espaces publiques, ceci afin de constituer un continuum vert et d’augmenter le bien-être.


[modifier] Action sociale et santé

La mixité intergénérationnelle, culturel et socio-économique est une priorité dans l’élaboration d’un quartier durable. Pas toujours facile à réaliser concrètement, celle-ci est nettement encouragée pas divers moyens : en variant la taille de l’appartement, en aménageant des appartements spécialement pour certaines communautés (avec un pièce orientée vers La Mecque par exemple) ou pour certaines catégories de personnes (personnes à mobilité réduite, personnes âgées), en fixant une limite maximal aux revenus des locataires,… A Hammarby, en Suède, le sport à aussi été mis à l’honneur avec des pistes de jogging et des terrains de sport en plein air au cœur du quartier.



[modifier] Exemples

On trouve des exemples d'écoquartiers dans de grandes métropoles européennes comme Stockholm, Hanovre, Fribourg-en-Brisgau (le Quartier Vauban), Malmö ou Londres (le quartier BedZED).

En France, il existe en mai 2006 plusieurs projets d'écoquartiers : notamment dans le Nord de la France où leur taille est importante.

  • La ville de Merville (59) en partenariat avec Nexity Foncier Conseil a lancé la commercialisation en mars 2007 de l'écoquartier "Les jardins de Flandres" qui accueillera 350 logements dans un soucis de mixité sociale et de développement durable.
  • La CAHC (Communauté d'Agglomération d'Hénin-Beaumont), la ville de Courcelles (62) et Nexity Foncier Conseil(certifié ISO 14001) développent un écoquartier "Le Domaine de la Marlière" sur un espace de 68 ha qui accueillera à terme environ 1.230 logements. Cette opération d'envergure nationale permettra de gérer les eaux pluviales, aménaliorer la biodiversité du site, préserver les sols, utiliser les énergies renouvebles, mettre en oeuvre des constructeurs de Haute Qualité Environnementale (HQE). Les aspects sociaux et économiques de l'opération seront mis en avant avec la création de logements pour primo-accédants auxquels s'ajouteront 20% de logements sociaux, la création de locaux de services et de commerces de proximité, la réalisation d'une partie des travaux par des jeunes en réinsertion...
  • Douai a créé la ZAC du Raquet en 2006, très vaste écoquartier de 12 000 habitants, mêlant préoccupations sociales et écologiques car il est associé à un secteur ANRU et sera desservi par la seconde ligne de tram et 15 km de pistes cyclables ; un canal et une trame verte et bleue permettront la gestion des eaux pluviales sur site (0 rejet) et de maintenir et restituer les corridors écologiques ; la CAD (Communauté d'agglomération du Douaisis), sous la présidence de Jean-Jacques Delille, pilote ce projet avec Florence Bougnoux, architecte-urbaniste associée de l'agence Seura, mandataire de l'équipe de maîtrise d'œuvre.

Les premiers espaces publics et bâtiments répondant aux normes de très haute performance énergétique, associées au recours à des énergies renouvelables, devraient être livrés en 2009.

  • Lille a annoncé en mars 2006 la création à partir de 2007 d'un écoquartier.
  • Un autre serait en construction à Chalon-sur-Saône, selon un article des Échos du 30 mai 2006, utilisant les circulations douces, la récupération des eaux pluviales, le chauffage collectif au bois et des chauffe-eau solaires.
  • Narbonne est aussi engagée dans la construction d'un écoquartier : quartier du théâtre.


  • En 2007, Les Herbiers (85) a créé son écoquartier baptisé le Val de la Pellinière. Il reçut le prix national de l'Art Urbain. Ce quartier de 9 ha s'est construit autour de 3 objectifs :

- la concertation auprès des futurs acquéreurs pour leur faire comprendre les enjeux du quartier, - la démarche environnementale, dans la conceptions du quartier (respect de la tram bocagère, limitation des emprises de voies, optimisation de l'orientation des constructions, favoriser les déplacements doux..) et dans les constructions (cahier des charges précis sur le mode constructif, maîtrise de la consommation d'eau et énergétique, labellisation des logements pour l'accueil du handicap) - l'architecture contemporaine : les futurs propriétaires doivent être accompagnés par un architecte, et faire le choix d'une architecture contemporaine (découlant de la démarche environnementale) Les terrains ne sont vendus qu'une fois le projet de construction validé par l'architecte conseil. Par ailleurs, l'originalité du projet réside dans la réalisation des espaces publics avant le début des construction afin que chaque maison s'inscrive dans un cadre bien précis. A terme, 170 logements sont prévus sur 9 ha, dont 25 % de logement social en, dans un écrin de verdure (30 % d'espaces verts, des vergers publics, des jardins familiaux et une coulée verte...).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • Luwoge consultBureau de conseil efficacité énergétique dans la construction neuve et la rénovation