Écoconception

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L’écoconception (ou « éco-conception ») est le nom donné aux domaines de la recherche et développement et de l’ingénierie technique visant la production de biens de consommation conçu - dès l’amont - pour limiter leurs impacts environnementaux, en disponibles dans les conditions techniques et économiques du moment, il définit le mode de production ou de réponse à une demande de service, en introduisant les améliorations environnementales possibles)

Sommaire

[modifier] Tendances

C’est une approche qui se développe, notamment depuis les années 1990 en Europe du Nord, basée sur le fait que tout produit et process ont un impact sur l'environnement, qu'il s'agit de production de biens ou de service. Les motivations de l'entreprise qui y souscrit peuvent être variées ; soucis de rentabilité pour les actionnaires, image de l'entreprise, plaisir de mieux faire et de répondre à une demande sociale en faveur d’un développement plus durable et soutenable, volonté de se prémunir contre des plaintes liées à des pollutions induites par un produit non écoconçu.

Le degré de qualité se mesure de ce point de vue par les écobilans ou analyse du cycle de vie (ACV).

[modifier] Impacts que cherche prioritairement à réduire l'écoconception :

  • consommation de matière (ex : peut-on utiliser des matériaux recyclés, à la place de matériaux prélevés dans la nature ?)
  • consommation d'eau, de solvants et autres fluides et gaz à effet de serre ou nuisant à la couche d'ozone...
  • consommation d'énergie (ex : consommation en mode "veille" pour les produits électriques)
  • nuisances et pollutions générées (directes ou indirectes, immédiates et/ou futures, par exemple en fin de vie du produit)
  • déchets
  • pénibilité du travail
  • utilisation de produits et de chaines de production écocertifiés par des labels environnementaux ou socio-environnemenaux crédibles, transparents et reconnus

L'écoconception intègre les principes de prévention et de précaution et porte sur tous les sites et étapes de production, transport, usage et élimination et sur le produit ou service, mais aussi sur les emballages, commodités de transports, d'usage et de recyclage, l'utilisation de produits toxiques, explosifs, dangereux, etc. L'écoconcepteur place théoriquement ses priorités là où les impacts environnementaux sont les plus importants, mais il peut être tenté de les placer là où les problèmes sont les plus faciles à traiter.

[modifier] Réglementation

L'écoconception est dans la plupart des cas une démarche volontaire, mais elle est parfois (et de plus en plus ) obligatoire, avec par exemple :

  • teneur maximales en certains métaux lourds dans les emballages en Europe (Directive Emballages 94/62/CE)
  • conception devant limiter la pollution et faciliter le démontage (ex en Europe : normes sur les émissions des moteurs à essence. Exemple en France : décret du 1er août 2003 sur la construction des véhicules et l'élimination des véhicules hors d'usage)

L'écoéligibilité et les démarches volontaires de type HQE tendent à se développer : les commanditaires (donneurs d'ordre, maître d'ouvrage publics ou privés) et acheteurs privés sont de plus en plus exigeants. En Europe et dans de nombreux pays, les appels d'offre des états et collectivités peuvent contenir des clauses environnementales, encourageant les entreprises à plus d'écoresponsabilité ;

[modifier] Coûts

Les coûts de l'écoconception sont souvent significatifs (une ACV coute de 20 000 à 30 000 euros, voire plus, selon le produit ou process), mais dans une approche « coût global », l'entreprise y trouve généralement son compte en augmentant la valeur ajoutée de ses produits, ses marges de bénéfices, et en s'ouvrant de nouveaux marchés, en améliorant ses process, ses capacités d'innovation, et en payant moins de taxes sur la pollution, la consommation d'eau et d'énergie, les émissions de carbone, les frais liés aux installations classées pour le risque environnemental, etc.

[modifier] Limites

  • Priorités : certains impacts environnementaux sont difficiles à mesurer et mal mesurables sur le court terme (ex : ceux des OGM), d'autres ne font pas l'objet d'un consensus (ex : champs électromagnétiques).
  • Crédibilité : La vérifiabilité des affirmations nécessite un minimum de transparence souvent non accordée sous couvert de secret de fabrication.
  • La part des impacts environnementaux de la logistique est souvent pour partie cachée ou discrète. (Un produit écoconçu, mais livré en 24h chrono génère un impact que le client mesure mal). De même un produit peut être totalement recyclable, mais la filière de recyclage peut ne pas exister ou être mal connue.
  • Culture d'entreprise : L'entreprise doit acquérir de nouvelles compétences ou prendre le temps de former et motiver et mobiliser son personnel, mais aussi ses sous-traitants. Un travail partagé serait bien plus rentable, mais se heurte souvent au jeu de la concurrence.
  • Il peut arriver qu'une entreprise soit tentée de simplement remplacer un produit toxique soumis à une réglementation dure (ex : Directive Seveso) par un produit également dangereux, mais non soumis à une réglementation aussi dure. Il ne s'agit pas dans ce cas d'écoconception, mais le client peut-être trompé s'il n'y a pas d'écobilan sur le produit de substitution.

Ces limites sont pour partie repoussées par les aides publiques qui se développent.

[modifier] Formations

  • L'offre en formation s'est fortement développée depuis 10 ans dans les universités, écoles d'ingénieurs, la formation continue..

[modifier] Voir aussi

Normalisation/ certification : le domaine des normes est encore peu impliqué pour l'écoconception, mais certaines normes et certificats y contribuent

[modifier] Liens externes